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Selon Lawrence Boland, la méthodologie en usage aujourd’hui est conforme aux recommandations contenues dans l’essai de Friedman : les théories doivent être construites pour émettre des prédictions et sont jugées à l’aune des résultats de ces prédictions. Pour autant, ajoute-t-il, s’ils approuvent ces recommandations, « ils ne le diront pas publiquement. En partie à cause de la pression sociale, et en grande partie parce qu’ils ne comprennent pas leurs propre position concernant la méthodologie. » <ref>Cf. Daniel Hausman, « Is Falsificationism Unpractised or Unpractisable ? », ''Philosophy of Science'', 15, 1985, pp.313-19</ref> | Selon Lawrence Boland, la méthodologie en usage aujourd’hui est conforme aux recommandations contenues dans l’essai de Friedman : les théories doivent être construites pour émettre des prédictions et sont jugées à l’aune des résultats de ces prédictions. Pour autant, ajoute-t-il, s’ils approuvent ces recommandations, « ils ne le diront pas publiquement. En partie à cause de la pression sociale, et en grande partie parce qu’ils ne comprennent pas leurs propre position concernant la méthodologie. » <ref>Cf. Daniel Hausman, « Is Falsificationism Unpractised or Unpractisable ? », ''Philosophy of Science'', 15, 1985, pp.313-19</ref> | ||
Même Mark Blaug, qui est pourtant très critique envers Friedman et défend une autre méthodologie que lui, tire le même constat : « Friedman et Machlup semblent bien avoir convaincu la plupart de leurs collègues du fait que la vérification directe des postulats ou hypothèses des théories économiques est à la fois inutile et gênante ». ref>Lawrence A. Boland, « On the state of economic methodology », 1983, p.2</ref> | Même Mark Blaug, qui est pourtant très critique envers Friedman et défend une autre méthodologie que lui, tire le même constat : « Friedman et Machlup semblent bien avoir convaincu la plupart de leurs collègues du fait que la vérification directe des postulats ou hypothèses des théories économiques est à la fois inutile et gênante ». <ref>Lawrence A. Boland, « On the state of economic methodology », 1983, p.2</ref> | ||
La prochaine partie traitera de la place des mathématiques dans l’économie, et de ce que la méthodologie économique a à dire sur leur emploi. Ce ne sera pas une surprise, mais la méthodologie actuellement acceptée par les économistes est très complaisante vis-à-vis des mathématiques et défend l’utilité de son usage avec une certaine ferveur. Ainsi, selon les mots de Lawrence Boland, « la profession d’économiste est aujourd’hui dominée par les instrumentalistes dont le principal outil est la construction de modèles économétriques. Les constructeurs de modèles économétriques, étant des instrumentalistes, ne nous autorisent jamais à leur demander si leurs modèles sont corrects. Nous n’avons pas non plus le droit de remettre en cause leur utilisation d’hypothèses comportementales contenues dans ces modèles. » <ref>Mark Blaug, ''The Methodology of Economics'', Cambridge University Press, 1993, pp.110-111</ref> | La prochaine partie traitera de la place des mathématiques dans l’économie, et de ce que la méthodologie économique a à dire sur leur emploi. Ce ne sera pas une surprise, mais la méthodologie actuellement acceptée par les économistes est très complaisante vis-à-vis des mathématiques et défend l’utilité de son usage avec une certaine ferveur. Ainsi, selon les mots de Lawrence Boland, « la profession d’économiste est aujourd’hui dominée par les instrumentalistes dont le principal outil est la construction de modèles économétriques. Les constructeurs de modèles économétriques, étant des instrumentalistes, ne nous autorisent jamais à leur demander si leurs modèles sont corrects. Nous n’avons pas non plus le droit de remettre en cause leur utilisation d’hypothèses comportementales contenues dans ces modèles. » <ref>Mark Blaug, ''The Methodology of Economics'', Cambridge University Press, 1993, pp.110-111</ref> |
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