Différences entre les versions de « Collectif:Aux sources du modèle libéral français - La difficile émergence d'une économie libérale »

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gardiez très très très longtemps, pour que ces 10 % soient étalés sur
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suffisamment d'années. Alors cet impôt est très antiéconomique pareequ'il empêche évidemment la mobilité du parc immobilier, et par là freine la mobilité du travail, donc les répercussions sont nombreuses. Bien entendu, il empêche également que chaque individu trouve le logement qui lui convienne, ce qui est un facteur de crise, parce que les gens qui occupent un logement trop grand ont du mal ou ne trouvent pas rentable de le revendre pour s'acheter un logement plus petit, et il est, à cause de cet impôt, plus avantageux de rester dans les lieux. Cc n'est qu'un exemple, là aussi, je vous laisse chercher et trouver facilement beaucoup d'autres impôts antiéconomiques dans la période contemporaine ; il en existe aujourd'hui comme il en existait dans la période pré-révolutionnaire.
suffisamment d'années. Alors cet impôt est très antiéconomique pareequ'il empêche évidemment la mobilité du parc immobilier, et par là freine la mobilité du travail, donc les répercussions sont nombreuses. Bien entendu, il empêche également que chaque individu trouve le logement qui lui convienne, ce qui est un facteur de crise, parce que les gens qui occupent un logement trop grand ont du mal ou ne trouvent pas rentable de le revendre pour s'acheter un logement plus petit, et il est, à cause de cet impôt, plus avantageux de rester dans les lieux. Cc n'est qu'un exemple, là aussi, je vous laisse chercher et trouver facilement beaucoup d'autres impôts antiéconomiques dans la période contemporaine ; il en existe aujourd'hui comme il en existait dans la période pré-révolutionnaire.
Un deuxième point qui a été souvent souligné concerne la dette de l'Etat, son ampleur, sa croissance et tous les problèmes qu'elle posait. Il y a heureusement encore une différence entre ce qui se passait avant la Révolution et maintenant à l'époque l'Etat avait perdu la confiance des créditeurs, aujourd'hui, heureusement ce n'est pas encore le cas. Espérons que cela n'arrivera pas.
Un troisième point que je voudrai discuter rapidement, qui a été abondamment évoqué, c'est celui de la liberté économique. La liberté économique, ou le manque de liberté économique, ne se manifestait pas seulement à travers les corporations mais également en ce qui concerne la liberté du commerce des blés. La liberté du commerce des blés est certainement un des facteurs importants de la crise économique qui a frappé à la veille de la Révolution, avec les conséquences que je rappellerai dans quelques minutes. Or cette liberté, ou plutôt ce manque de liberté du commerce des blés était connu des contemporains qui se plaignaient, et pourtant, malgré les tentatives qui ont été faites, le problème n'a jamais pu être résolu avant la Révolution. Je vous rappelle quelques points à ce sujet, par exemple les grands problèmes qu'il y avait à stocker les grains car on considérait que les grains devaient être vendus immédiatement. Stocker des grains pour pouvoir les revendre avant la récolte suivante, c'est à dire à la fin du printemps, au début de l'été, constituait un crime aux yeux des contemporains ; et pourtant c'était la seule manière de résoudre les crises. Mais il y avait à cette époque, et je suis étonné de voir à quel point, une myopie économique qui faisait qu'on ne regardait que les effets immédiats des réglementations. Les réglementations qui interdisaient ou qui empêchaient ou qui rendaient difficile le stockage des grains avaient certainement un effet immédiat qui apparaissait désirable, puisqu'immédiatement après la récolte il multipliait les quantités sur le marché. Mais en revanche il diminuait les quantités au moment où la demande était la plus pressante, et où la famine menaçait, c'est à dire au moment de la soudure, avant les prochaines récoltes. Et je suis frappé aussi de constater que ces phénomènes étaient compris à l'époque, ce n'était donc pas par ignorance, mais pour satisfaire l'opinion publique qu'on prenait ces mesures, alors que il y avait des esprits suffisamment éclairés pour en comprendre correctement la portée. Dans le livre qui a été cité tout à l'heure, " L'économie de la Révolution Française ", je mentionne le texte d'un agronome anglais qui se promenait à l'époque en France et qui, ayant parfaitement compris la nature absolument antiéconomique des législations du commerce des blés, avait écrit des pages à la gloire de la spéculation qui seraient dignes d'un Friedmann aujourd'hui.




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