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Les matières premières, qu’on travaille dans les manufactures, passent par bien des artisans et par bien des marchands, avant d’arriver aux consommateurs ; et à chaque artisan, à chaque marchand, elles prennent un accroissement de prix, parce qu’il faut remplacer successivement les taxes qui ont été payées. Ainsi on croit ne payer que le dernier impôt, mis sur la marchandise qu’on achète, et cependant on en rembourse encore beaucoup d’autres. | Les matières premières, qu’on travaille dans les manufactures, passent par bien des artisans et par bien des marchands, avant d’arriver aux consommateurs ; et à chaque artisan, à chaque marchand, elles prennent un accroissement de prix, parce qu’il faut remplacer successivement les taxes qui ont été payées. Ainsi on croit ne payer que le dernier impôt, mis sur la marchandise qu’on achète, et cependant on en rembourse encore beaucoup d’autres. | ||
Je ne chercherai point, par des calculs, le résultat de ces accroissements ; un anglais l’a fait. Il me suffit de faire comprendre combien les taxes, mises sur les consommations, augmentent nécessairement le prix de toutes choses ; et que par conséquent les revenus du roi ne croissent pas en raison du produit qu’elles versent dans ses coffres. Voyons si elles sont onéreuses pour les peuples. | Je ne chercherai point, par des calculs, le résultat de ces accroissements ; un anglais l’a fait<ref>Voyez ''Remarques sur les avantages et les désavantages de la France et de la grande-Bretagne, par rapport au commerce'', p. 394, où l'ouvrage anglais est cité.</ref>. Il me suffit de faire comprendre combien les taxes, mises sur les consommations, augmentent nécessairement le prix de toutes choses ; et que par conséquent les revenus du roi ne croissent pas en raison du produit qu’elles versent dans ses coffres. Voyons si elles sont onéreuses pour les peuples. | ||
Le gouvernement ne le soupçonnait pas. Il supposait que chacun peut à son gré mettre à sa consommation telles bornes qu’il juge à propos ; et il en concluait qu’on ne paierait jamais que ce qu’on voudrait bien payer. Cette imposition, selon lui, ne faisait violence à personne. Pouvait-on en imaginer une moins pesante ? Elle laissait une entière liberté. | Le gouvernement ne le soupçonnait pas. Il supposait que chacun peut à son gré mettre à sa consommation telles bornes qu’il juge à propos ; et il en concluait qu’on ne paierait jamais que ce qu’on voudrait bien payer. Cette imposition, selon lui, ne faisait violence à personne. Pouvait-on en imaginer une moins pesante ? Elle laissait une entière liberté. |
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