Différences entre les versions de « Charles Gave:Tout commence par un coup de foudre »

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{{infobox Un libéral nommé Jésus}}
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::"Parce que c’était lui, parce que c’était moi…"


::Montaigne
Il y a quatre Evangiles.
Les premiers, ceux de Marc et Matthieu,  ont été écrits par deux très braves types, le troisième, celui de Luc par un médecin, le quatrième par un "intello", Jean.
L’Evangile selon Saint Marc a sans doute été écrit sous la dictée de Pierre, un pêcheur  de Galilée qui souffrait d’une double ignominie : d'abord il était un travailleur manuel, (horreur !) et ensuite il était de Galilée, région réputée pour être la plus arriérée de Palestine.
Matthieu, collecteur d’impôts pour la douane, fonction qui d’après la Loi juive était illégale, se trouvait quant à lui, dans une situation à peu près équivalente à celle d’un Intouchable dans l'Inde d'aujourd’hui. 
Luc médecin, n’était pas originaire de Palestine, parlait et écrivait en grec et n’a pas, semble-t-il, connu personnellement le Christ.
Enfin Jean, l’intellectuel de service, très jeune au moment de la prédication de Jésus, était à peine sorti de l’adolescence et comme tel, ignoré par les docteurs de la Loi et peu crédible comme témoin.
Il est difficile d’imaginer une plus remarquable collection de bras cassés<ref>Et les autres Apôtres ne valaient guère mieux, à l’exception peut être de Judas qui tenait la bourse du groupe et qui semblait disposer d’un solide sens de son intérêt, a lui, ce qui l’a perdu.</ref>. 
Pourtant leurs écrits ont changé le monde…
Il s’est donc passé en Palestine, il y a 2000 ans, quelque chose d’extraordinaire entre Jésus et des individus que rien ne semblait prédisposer à un destin hors du commun.
Vous avez peut-être vu le film américain, ''West Side Story''. Une reprise, mise à la sauce new-yorkaise, de Roméo et Juliette. Les deux héros, qui ne s’étaient jamais rencontrés, sont dans un lieu public et soudain ils se "voient ". Tous les témoins qui les entourent tombent brusquement dans l'ombre la plus épaisse, deviennent littéralement invisibles, tandis que " l’Autre " apparaît nimbé de lumière. N'est-ce pas la meilleure illustration cinématographique du mythique coup de foudre ?
Eh bien, ces hommes de Palestine, il y a plus de vingt siècles, ont vécu ce coup de foudre. Soudain, non seulement ils ont été " vus ", eux qui étaient dans l’ombre depuis toujours, et destinés à y rester, mais en plus ''ils ont vus'' !
Et Celui qui les voyait, leur a dit : " ''Viens, et suis-moi'' ".
C'est en cela que les Evangiles forment une œuvre unique : ils exposent des idées, les alignent dans le bon ordre pour raconter une histoire ou développer une démonstration. Et ce qui ressort des Evangiles est beaucoup plus qu'un récit : c'est la surprise immense de quatre témoins devant une personnalité qui les dépasse totalement.
De l’avoir côtoyée, d’avoir été choisis par elle, jamais ils ne s’en sont remis.
La puissance de ce Livre, ne s'apparente ni à une thèse ni à une histoire. Elle prend sa source dans une… ''Personne''.
Le Christ, à notre connaissance, n’a jamais écrit une ligne. La seule fois où Il écrit, c’est avec son doigt dans la ''poussière'', quand on lui amène la femme adultère.
Veut-il par là nous indiquer la valeur qu’il attache aux écrits ?
Il a ''toujours'' refusé de prescrire une règle de vie ''écrite'' aux gens qui le lui demandaient.
Quand les questions se faisaient trop précises, Il répondait en expliquant comment être un bon… Juif.
::Tu connais les commandements :
::Ne commets point d’adultère ;
::Ne tue point ;
::Ne dérobe point ;
::Ne porte pas de faux témoignage ;
::Honore ton père et ta mère.
Si le questionneur insistait, il répondait toujours
::"Viens et suis-moi".
Il n’y a pas de recettes pour être un bon chrétien, il n’y a qu’un ordre : ''Viens et suis-moi''.
La religion chrétienne n’est ''en rien'' un ensemble de lois et de préceptes à suivre.
Ce n’est pas la Torah, encore moins le Coran.
C’est l’histoire d’une personne qui est venu sur terre et qui regarde chaque ''individu'' comme nul ne l'a fait avant lui et ne l'a fait depuis.
L’extraordinaire de cette histoire ? Deux mille ans après, ce regard n’a pas baissé d’intensité.
Siècle après siècle, des hommes, des femmes, des enfants sont saisis –  ''à la lecture du texte'' –  par ce regard, et consacrent leurs vies à suivre cette personne, qui vivait il y a 2000 ans …
Et ce qu’ils suivent, ce n’est pas une idéologie, ce n’est pas une loi, c’est un ''homme'', qu’ils ''aiment'' avec passion. Comme Pierre qui se jette à l’eau pour retrouver son Seigneur.
Les Evangiles, et ensuite toute l’histoire des grands saints, nous racontent une série d’histoires d’amour et chaque fois il y a le Christ et …une autre ''personne''.
Il faut bien, alors, se rendre à l'évidence d'une chose : nous n’avons pas un portrait du Christ, mais… quatre.
Chacun des Evangélistes a fait ce qu’il a pu, dans la mesure de ses moyens. C'est un peu la description d’un éléphant qu'auraient faite quatre aveugles qui ne peuvent que toucher l'énorme bête.
Le résultat est surprenant. Au moins les quatre Evangélistes s’accordent-ils sur un point : Dieu ne sait compter que jusqu'à un<ref>La formule est d’André Frossard dans ''Dieu existe, je l’ai rencontré''</ref>  !
Dieu ne s’intéresse ni aux masses ni aux nations ni à l'Histoire, avec un H majuscule.
Si l’on en croit Jésus, Dieu ne s’intéresse qu’''à chacun'' d’entre nous, ''un par un'', et veut développer avec ''chacun d’entre nous'' une relation ''individuelle''. 
::'''Je'''<ref>Souligné par l’auteur. Cette affirmation de Jésus rendait les Juifs de son époque absolument fous furieux, C’était pour eux le blasphème ultime, qui, d’après la loi Judaïque était passible de mort. Comme Socrate, Jésus est mort parce que ses concitoyens respectaient la loi, et lui aussi. Les Juifs ne sont pas plus responsables de la mort du Christ que les Grecs ne le sont de celle de Socrate. Dans les deux cas, il n’y a eu qu’application de la loi. Voir à ce sujet les analyses de René Girard.</ref>  suis le chemin, la Vérité et la Vie.
::Nul ne vient au Père que par '''Moi'''.
::Si vous '''me''' connaissiez, vous connaîtriez aussi mon Père…
::Celui qui '''m’'''a vu a vu le Père...
::'''Je''' suis le vrai cep et mon père est le vigneron : tout sarment qui est en '''moi''' et ne porte pas de fruit, il le retranche.
::Celui qui demeure en '''moi''' et en qui '''je''' demeure porte beaucoup de fruits.


== Notes et références ==  
== Notes et références ==  

Version du 7 mai 2008 à 02:50

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Charles Gave:Tout commence par un coup de foudre


Anonyme


CHAPITRE I
Tout commence par un coup de foudre
Un libéral nommé Jésus
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Auteur : Charles Gave
Genre
essai, actualité
Année de parution
2005
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Index des livres
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"Parce que c’était lui, parce que c’était moi…"
Montaigne

Il y a quatre Evangiles.

Les premiers, ceux de Marc et Matthieu, ont été écrits par deux très braves types, le troisième, celui de Luc par un médecin, le quatrième par un "intello", Jean.

L’Evangile selon Saint Marc a sans doute été écrit sous la dictée de Pierre, un pêcheur de Galilée qui souffrait d’une double ignominie : d'abord il était un travailleur manuel, (horreur !) et ensuite il était de Galilée, région réputée pour être la plus arriérée de Palestine.

Matthieu, collecteur d’impôts pour la douane, fonction qui d’après la Loi juive était illégale, se trouvait quant à lui, dans une situation à peu près équivalente à celle d’un Intouchable dans l'Inde d'aujourd’hui. Luc médecin, n’était pas originaire de Palestine, parlait et écrivait en grec et n’a pas, semble-t-il, connu personnellement le Christ.

Enfin Jean, l’intellectuel de service, très jeune au moment de la prédication de Jésus, était à peine sorti de l’adolescence et comme tel, ignoré par les docteurs de la Loi et peu crédible comme témoin.

Il est difficile d’imaginer une plus remarquable collection de bras cassés[1].

Pourtant leurs écrits ont changé le monde…

Il s’est donc passé en Palestine, il y a 2000 ans, quelque chose d’extraordinaire entre Jésus et des individus que rien ne semblait prédisposer à un destin hors du commun.

Vous avez peut-être vu le film américain, West Side Story. Une reprise, mise à la sauce new-yorkaise, de Roméo et Juliette. Les deux héros, qui ne s’étaient jamais rencontrés, sont dans un lieu public et soudain ils se "voient ". Tous les témoins qui les entourent tombent brusquement dans l'ombre la plus épaisse, deviennent littéralement invisibles, tandis que " l’Autre " apparaît nimbé de lumière. N'est-ce pas la meilleure illustration cinématographique du mythique coup de foudre ?

Eh bien, ces hommes de Palestine, il y a plus de vingt siècles, ont vécu ce coup de foudre. Soudain, non seulement ils ont été " vus ", eux qui étaient dans l’ombre depuis toujours, et destinés à y rester, mais en plus ils ont vus !

Et Celui qui les voyait, leur a dit : " Viens, et suis-moi ".

C'est en cela que les Evangiles forment une œuvre unique : ils exposent des idées, les alignent dans le bon ordre pour raconter une histoire ou développer une démonstration. Et ce qui ressort des Evangiles est beaucoup plus qu'un récit : c'est la surprise immense de quatre témoins devant une personnalité qui les dépasse totalement.

De l’avoir côtoyée, d’avoir été choisis par elle, jamais ils ne s’en sont remis.

La puissance de ce Livre, ne s'apparente ni à une thèse ni à une histoire. Elle prend sa source dans une… Personne.

Le Christ, à notre connaissance, n’a jamais écrit une ligne. La seule fois où Il écrit, c’est avec son doigt dans la poussière, quand on lui amène la femme adultère.

Veut-il par là nous indiquer la valeur qu’il attache aux écrits ?

Il a toujours refusé de prescrire une règle de vie écrite aux gens qui le lui demandaient.

Quand les questions se faisaient trop précises, Il répondait en expliquant comment être un bon… Juif.

Tu connais les commandements :
Ne commets point d’adultère ;
Ne tue point ;
Ne dérobe point ;
Ne porte pas de faux témoignage ;
Honore ton père et ta mère.

Si le questionneur insistait, il répondait toujours

"Viens et suis-moi".

Il n’y a pas de recettes pour être un bon chrétien, il n’y a qu’un ordre : Viens et suis-moi.

La religion chrétienne n’est en rien un ensemble de lois et de préceptes à suivre.

Ce n’est pas la Torah, encore moins le Coran.

C’est l’histoire d’une personne qui est venu sur terre et qui regarde chaque individu comme nul ne l'a fait avant lui et ne l'a fait depuis.

L’extraordinaire de cette histoire ? Deux mille ans après, ce regard n’a pas baissé d’intensité.

Siècle après siècle, des hommes, des femmes, des enfants sont saisis – à la lecture du texte – par ce regard, et consacrent leurs vies à suivre cette personne, qui vivait il y a 2000 ans …

Et ce qu’ils suivent, ce n’est pas une idéologie, ce n’est pas une loi, c’est un homme, qu’ils aiment avec passion. Comme Pierre qui se jette à l’eau pour retrouver son Seigneur.

Les Evangiles, et ensuite toute l’histoire des grands saints, nous racontent une série d’histoires d’amour et chaque fois il y a le Christ et …une autre personne.

Il faut bien, alors, se rendre à l'évidence d'une chose : nous n’avons pas un portrait du Christ, mais… quatre.

Chacun des Evangélistes a fait ce qu’il a pu, dans la mesure de ses moyens. C'est un peu la description d’un éléphant qu'auraient faite quatre aveugles qui ne peuvent que toucher l'énorme bête.

Le résultat est surprenant. Au moins les quatre Evangélistes s’accordent-ils sur un point : Dieu ne sait compter que jusqu'à un[2]  ! Dieu ne s’intéresse ni aux masses ni aux nations ni à l'Histoire, avec un H majuscule.

Si l’on en croit Jésus, Dieu ne s’intéresse qu’à chacun d’entre nous, un par un, et veut développer avec chacun d’entre nous une relation individuelle.

Je[3] suis le chemin, la Vérité et la Vie.
Nul ne vient au Père que par Moi.
Si vous me connaissiez, vous connaîtriez aussi mon Père…
Celui qui m’a vu a vu le Père...
Je suis le vrai cep et mon père est le vigneron : tout sarment qui est en moi et ne porte pas de fruit, il le retranche.
Celui qui demeure en moi et en qui je demeure porte beaucoup de fruits.

Notes et références

  1. Et les autres Apôtres ne valaient guère mieux, à l’exception peut être de Judas qui tenait la bourse du groupe et qui semblait disposer d’un solide sens de son intérêt, a lui, ce qui l’a perdu.
  2. La formule est d’André Frossard dans Dieu existe, je l’ai rencontré
  3. Souligné par l’auteur. Cette affirmation de Jésus rendait les Juifs de son époque absolument fous furieux, C’était pour eux le blasphème ultime, qui, d’après la loi Judaïque était passible de mort. Comme Socrate, Jésus est mort parce que ses concitoyens respectaient la loi, et lui aussi. Les Juifs ne sont pas plus responsables de la mort du Christ que les Grecs ne le sont de celle de Socrate. Dans les deux cas, il n’y a eu qu’application de la loi. Voir à ce sujet les analyses de René Girard.
AVANT-PROPOS - Nous sommes des nains sur les épaules de géants << Charles Gave  —  Un libéral nommé Jésus >> CHAPITRE II - Une idée à mettre en œuvre toutes affaires cessantes : la séparation de l’Eglise et de l’Etat