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# {{note|2}} C'est-à-dire, depuis le 1er septembre 1873 jusqu'au 1er mars 1875.
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Version actuelle datée du 14 septembre 2010 à 15:33

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Lysander Spooner:Les Vices ne sont pas des crimes - XXII


Anonyme


XXII

Une autre réponse suffisante à l'argument selon lequel la consommation de spiritueux mène à la pauvreté, est que, en règle générale, il place l'effet avant la cause. Cela suppose que s'est la consommation même de spiritueux qui entraîne la pauvreté, et non la pauvreté qui entraîne la consommation de spiritueux.

La pauvreté est le parent naturel de quasiment toute l'ignorance, tout le vice,le crime, et toute la misère qui existent dans le monde[1]. Comment se fait-il qu'une portion si importante de la population active d'Angleterre soir ivrogne et vicieuse ? Cela ne vient certainement pas d'une nature plus mauvaise que celle des autres hommes. Mais c'est parce que ça pauvreté extrême et sans espoir la maintient dans l'ignorance et dans la servitude, anéantit son courage et sa fierté, la met à la merci d'insultes et d'injustices constantes, de misères noires et incessantes de toutes sortes, et finalement la conduit à un désespoir tel que le court répit que lui offre la boisson ou n autre vice constitue, de façon temporaire, un soulagement. Voilà la cause principale de l'ivrognerie et des autres vices prévalant parmi les travailleurs d'Angleterre.

Si les travailleurs d'Angleterre, qui sont à l'instant présent ivrognes et vicieux, avaient eu les mêmes chances et le même environnement dans leur vie que les classes plus fortunées; s'ils avaient été élevés dans des foyers confortables, et heureux, et vertueux, au lieu d'endroit sordides, misérables, et vicieux; s'ils avaient eu des occasions d'acquérir des connaissances et des biens, et de se rendre intelligents, prospères, heureux, indépendant, et respectés, et de s'assurer toutes les jouissances intellectuelles, sociales, et domestique qu'une activité honnête et justement récompensée pourrait leur permettre de s'assurer – s'ils avaient eu tout cela, au lieu d'avoir été enfantés dans un monde de dur labeur sans espoir n récompense, avec la certitude de se tuer à la tâche, ils seraient aussi libre de leurs vices et faiblesse actuels que le sont maintenant ceux qui leur font des reproches.

Cela ne sert à rien de dire que l'ivrognerie, ou n'importe quel autre vice, ne fait qu'ajouter à leurs malheurs; car la nature humaine est ainsi faite – entendez par là, la faiblesse de la nature humaine – que les hommes ne peuvent endurer qu'une certaine quantité de malheurs, avant de se retrouver lâchés par leur espoir et leur courage, et de céder a pratiquement n'importe quoi leur promettant un soulagement ou une atténuation immédiate; même si cela implique une misère encore plus grande dans l'avenir. Prêcher la morale ou le bon sens à des personnes si misérables, au lieu de les soulager de leur souffrances, ou d'améliorer leurs conditions de vie, ne fait qu'insulter leur misère.

Est-ce que ceux qui ont l'habitude d'attribuer la pauvreté à leurs vices, au lieu d'attribuer leurs vices à la pauvreté – comme si chaque pauvre, ou la plupart des pauvres, étaient particulièrement vicieux – peuvent nous dire si toute la pauvreté des dix-huit derniers mois[2] si soudainement apparue – comme en un instant – chez au moins vingt millions d'habitant des États-Unis, leur est tombée dessus comme une conséquence naturelle de leur ivrognerie, ou n'importe lequel de leurs vices, qui a paralysé, en un éclair, toutes les activités dont ils vivaient, et qui étaient, seulement quelques jours auparavant, si industrieusement prospères ? Est-ce leur vice qui a mis la portion adulte de ces vingt millions de gens à la porte et sans emploi, qui les a poussées à consommer leurs maigres économies, si tant est qu'ils en aient eues, et puis à devenir mendiants – pour quémander du travail, et, à défaut, du pain ? Est-ce leur vice qui, d'un seul coup, et sans prévenir, a rempli les foyers d'un si grand nombre d'entre eux de privation, de malheur, de maladies, et de morts ? Non. De toute évidence ce n'est ni l'ivrognerie, ni n'importe quel autre vice de ces travailleurs, qui les a conduits à cette ruine et cette misère. Et si ce n'était pas cela, qu'était-ce donc ?

Voilà le problème qu'il s'agit de résoudre; car c'en est un qui se pose fréquemment, et se retrouve constamment devant nos yeux, et ne peu pas être mis de côté.

En fait, la pauvreté d'une grande masse de l'humanité, partout dans le monde, est le plus grand problème du monde. S'il existe une pauvreté tellement extrême et pratiquement universelle partout dans le monde, et si elle a existé à travers toutes les générations passées, cela prouve qu'elle naît de raisons que la nature humaine de ceux qui en souffrent n'a pas été assez forte jusqu'à présent pour surmonter. Mais ces malheureux commencent, au moins, à voir ces raisons, et sont de plus en plus décidés à y remédier, coûte que coûte. Et ceux qui imaginent qu'ils n'ont rien à faire de mieux que de continuer à attribuer la pauvreté des pauvres à leurs vices, et à prêcher contre leurs vices, se réveillerons bientôt un jour et réaliseront que de tel discours appartiennent au passé. Et la question ne sera plus alors : quels sont les vices des hommes,mais : quels sont leurs droits ?

Notes

  1. ^  A l'exception de ces grands crimes, qu'une petite minorité, se faisant appeler des gouvernement, exerce sur la majorité par le billet d'une extorsion organisée, systématique et de la tyrannie. Et seules la pauvreté, l'ignorance et la faiblesse du plus grand nombre qui en résultent, permettent à la petite minorité uni et organisée d'acquérir et de maintenir sur eux un pouvoir si arbitraire.
  2. ^  C'est-à-dire, depuis le 1er septembre 1873 jusqu'au 1er mars 1875.
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