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d'interprétation qui pourraient provoquer des contestations individuelles | d'interprétation qui pourraient provoquer des contestations individuelles | ||
ou collectives pendant la période d'exécution. | ou collectives pendant la période d'exécution. | ||
Enfin il interdit, bien entendu, l'emploi de travailleurs quelconques, même non | |||
syndiqués, dans des conditions inférieures à celles de la convention, | |||
et il établit des garanties d'exécution particulières, telles que | |||
le dépôt d'une somme d'argent qui répond de l'observation des engagements | |||
réciproques. | |||
Tel est le contrat de travail collectif, par opposition au contrat | |||
individuel. C'est le seul mode de relations entre employeurs et salariés | |||
qui soit en harmonie avec les nouvelles formes de la production | |||
capitaliste, et qui résolve les contradictions inhérentes au contrat | |||
individuel dans un régime de grande production. Aux salariés, il | |||
permet de traiter sur le pied d'égalité avec les acheteurs de leur force | |||
de travail, comme pourraient le faire des vendeurs de matières premières. | |||
Au lieu que leur faculté intégrale de travail et leur personnalité | |||
tout entière soient livrées à la discrétion de l'employeur par | |||
l'imprécision d'un accord verbal et individuel, les prestations de | |||
services qu'ils s'engagent à fournir en échange d'un salaire déterminé | |||
sont limitées par les clauses précises du contrat collectif. | |||
Aux chefs d'entreprise, ce régime assure des conditions stables pendant | |||
la durée d'application du contrat, et confère les plus solides | |||
garanties contre les malfaçons volontaires et les grèves inopinées. | |||
Aux uns et aux autres, il fixe une règle commune qui s'applique à | |||
toute l'industrie, et donne un moyen de défense contre les rabais de | |||
la concurrence. | |||
Un régime contractuel aussi régulier suppose nécessairement une | |||
organisation corporative très forte, aussi bien du côté des patrons | |||
que des ouvriers. Car il faut que les unions soient assez riches pour | |||
répondre sur leur caisse de l'exécution du contrat; il faut surtout | |||
que les représentants des parties aient assez d'autorité, chacun dans | |||
leur groupe, pour imposer à tous les membres de la profession, | |||
syndiqués et même non syndiqués, l'observation des décisions prises | |||
et le respect des conventions arrêtées. | |||
A cet égard, l'arrangement direct entre les parties est bien supérieur | |||
à l'arbitrage. Les décisions d'un arbitre de circonstance ou | |||
d'une cour d'arbitrage officielle ne sauraient avoir qu'une autorité | |||
purement morale, à la merci du caprice des intéressés, sous la seule | |||
sanction de l'opinion publique. La conciliation elle-même n'est réellement | |||
efficace que dans certaines conditions. Des comités officiels | |||
de conciliation qui se bornent à rapprocher les parties, et même des | |||
comités mixtes qui émanent d'elles, mais sont élus au cours d'un | |||
conflit par la foule inorganisée, ne sauraient jouer le même rôle ni exercer la meme autorité que des comités permanents, délégués par des associations patronales et ouvrieères puissamment constituées. | |||
Il faut que le syndicat patronal représente la majorité des intérêts patronaux. Il faut aussi que l'union ouvrière comprenne la majorité des ouvriers de la profession , et qu'elle ait assez de force, par ses offres de placement, ses secours de routes et ses caisses de chômage, pour controler facilement les embauchages individuels. | |||
ouvrières sont fortes, nul ne peut exercer une profession s'il ne se | |||
soumet à la règle commune établie par contrat; il y a même des | |||
idnedsusoturiversiers,oùonlets aussneioznsd'emoupvirreièrepso,ur coexmcplurerenandtu ml'éimtiemrentoseut minadjiovriidtéu | |||
qui n'adhère pas à l'union ou n'acquitte pas régulièrement ses coti. | |||
ddscouatentiunocrensorsit.eodneCcmhehteéazculaednlsieèisqrteuusoellu,isvteretisela,drsepdnoaadtnveurisireef,eslr'ineledantufdsbeterrrai,els'scaehcriediezeur,lebsemâtmtéimcidna'eanenuuicttr,risee,snsd,laenisnsdcoouulnsvatsrrtiirceeuors-srencore, | |||
c'est le système du contrat collectif qui domine et régit les | |||
rapports du capital et du travail. Dans quelques-unes de ces professssoiaoinensnst, | |||
qiuvleeneuxlisesstel'cehneattrnagfvoeenmrcetinootnsunel'ailntrécéregesrusaalinètrsemenotpérésdepduainss vliengtm-caicnhqinismanes, | |||
~D21g..,SAuLr'trIoh~lnue.dr rcFeoson,ntLrtaaotiDnnceg~o,m~ILclaeyencssti,.f~e1Mn8!9PA7,pn2agrlvteliaoteel,ucrcromehn,eacvspioml.iianr-t8,ipTo'.rhnine,cCiDMpoaleielnetRh,moo1ued8ns9oit7efSr,cbsio,drolnLlceeehcyuteirvtee.BBeaatrrgiacieLES | |||
UNIONS PROFESSIONNELLES 371 i | |||
TL..ens ncll.na,sses -oluvrières so1-nt donc "p,na'nr-vWe'rnt.ues en AA ngle-t7e-rre, dans les | |||
métiers organisés, à conquérir leur indépendance et à faire reconnaitre | |||
leurs droits comme collectivités. Et loin que cette politique ait avivé | |||
la guerre du capital et du travail, elle a contribué au contraire à | |||
écarter bien des causes de conflit. La pratique habituelle du contrat | |||
collectif dans la grande industrie a fait pénétrer la conciliation dans | |||
les moeurs elle a fait naitre des organes qui, s'ils ne peuvent pas | |||
toujours prévenir les conflits, sont du moins à la disposition des | |||
parties pour les résoudre quand ils ont éclaté. Aussi les grèves | |||
décroissent-elles en nombre et en importance globale. Si l'on compare | |||
les moyennes annuelles des périodes 1891-9S et 1901-1904, on | |||
voit le nombre des conflits descendre de 813 à 417, celui des travailleurs | |||
atteints par la grève de 370 000 à 138 000, et celui des journées | |||
de chômage de 14 millions à 3 millions; à la fin de la seconde | |||
période, la dégression est encore plus sensible. Tout au contraire, en | |||
France, les grèves s'accroissent en nombre et en importance totale, | |||
suivant une progression particulièrement rapide dans ces dernières | |||
années. Il n'est pas déraisonnable d'attribuer en grande partie cette | |||
différence à celle des organisations professionnelles | |||
Ce n'est pas à dire qu'en Angleterre même, tout soit parfait dans | |||
les relations entre employeurs et salariés, ni que les unions ouvrières | |||
échappent aux accusations d'adversaires passionnés; il est inévitable | |||
qu'il se produise, a certaines époques de crise ou simplement de | |||
stagnation économique, des retours offensifs de l'ancien esprit | |||
patronal. Mais il faut rendre cette justice à l'unionisme anglais | |||
qu'il remplit virilement sa tâche, avec fermeté et modération, et qu'il | |||
a la gloire de montrer à tous les peuples la voie par laquelle des | |||
classes ouvrières parvenues à un niveau élevé de caractère et de | |||
moralité peuvent réaliser pacifiquement la démocratie industrielle2. | |||
nisme en Angleterre, ch. i et passim, Colin, 1S97,in-M. J. Bruce M"Pherson, | |||
~'o~M~n'yconciliation and a)-&<r<!<tOH:'nGnBMri~tain, Bull. of the Dep. of Lab., | |||
Washington, mai 1900. | |||
1. Voir AnnexeVU, 2°. | |||
2. Il parait difficilede considérer les ouvriers anglais comme des facteurs politiques | |||
sans importance, venant à cet égard bien après les ouvriers de Russie. Tel | |||
cesotmcmepeednedapnettiltes bpoouinrgtedoeisvsuaensdeidMéa.lK, faruatpspitéys,qdueidséecraedpernécseenmteorlaelse oeut vinriteerllseacntugelallies, | |||
employant sottement leurs heures de loisir au football et aux courses, et n'ayant | |||
d'autre objectif que les livres sterling (Kautsky, Be/'o;-me~sociales et révolution | |||
sociale,Mouvementsocialiste, iS octobre j902,p. 1890).Ondevine le motifde cette | |||
antipathie; les ouvriers anglais n'ont pas la consciencerévolutionnaire. La classe | |||
eotuvproièrtreerelna lAunttgelemteêrmreessauitr ploeutretrarnatindépfoelnitdiqreues;esodnroleitsvoqiutabniednialsujsoounrtdm'huéci;onmnauiss, | |||
elle le fait sans se convertir au socialisme révolutionnaire. | |||
873 LES SYSTÈMES SOCIALISTES ET L'ÉVOLUTION ECONOMIQUE | |||
La méthode du contrat collectif, si largement pratiquée dans la | |||
grande industrie anglaise, reçoit également des applications fréquentes | |||
aux États-Unis depuis quelques années. On la signale notamment | |||
dans la construction des machines et la métallurgie, où le | |||
système d'une échelle mobile des salaires a été essayé dès 1865 dans | |||
les mines, dans l'industrie du b&timent depuis la grève de Chicago | |||
en 1900; dans l'industrie du coton, la verrerie, la cordonnerie mécanique, | |||
etc. En Australie et en Nouvelle Zélande, le régime du | |||
contrat collectif s'est généralisé, sous l'influence des grandes unions | |||
ouvrières et de la législation sur l'arbitrage obligatoire | |||
Mais, dans la plupart des autres pays, le contrat collectif n'a été | |||
pratiqué que d'une façon tout à fait exceptionnelle et incomplète. En | |||
France, on a quelques exemples de conventions établies par l'arbitrage | |||
d'un tiers à l'occasion d'un conflit. Les tullistes de Calais et | |||
les mineurs du Pas-de-Calais ont même, à diverses reprises, conclu | |||
directement des accords avec les représentants des patrons; mais il | |||
n'est pas sorti de ces accords l'institution de comités permanents de | |||
conciliation 3. A l'inverse, les conseils d'usine, que l'on rencontre | |||
dans certains établissements de France, de Belgique, d'Allemagne et | |||
d'Autriche, sont bien des organes fixes de conciliation, des « chambres | |||
d'explication Hcomposées de délégués du patron et des ouvriers | |||
ils ont bien pour fonction d'aplanir les différends individuels, et | |||
même de conclure des accords collectifs pour l'avenir; mais ils sont | |||
particuliers à un établissement, et ne peuvent que difficilement | |||
régler les questions de salaires, parce que les salaires sont liés aux | |||
conditions générales de la concurrence. Quant aux conseils syndicaux | |||
institués dans les syndicats mixtes du Nord et du Pas-de-Calais, ils | |||
ne semblent pas faits pour discuter et conclure des conventions collectives. | |||
En Allemagne, la méthode du contrat collectif s'est introduite | |||
dans quelques industries locales'. Il est môme remarquable que le | |||
1p. 1V0ig12o, 6u5reetusx.., IL.<a:ceoonncceen?t:r<aati<o:nonfd~eMs /Wb)t'Hceo~uogMhbLy'r,t~e'ya'rde&~oHMNf2a~'lMe e?<'t~Mc<e<~MAC'o:&)'<'a<:OK | |||
p. .Ë~cb-tfnM, Colin, 1899,septembreWilloughby,L'arbitrage et la conciliation | |||
aur Ztafs-Unis, Muséesocial, septembre 1!JOj;Lesassociationspatronales pour les | |||
relations avec le <)'aM: aux JE~a~-b'nMM, émoires,sept. 1905. Deux importantes | |||
conventions, conclues en 1S!)9et 1900dans l'industrie sidérurgique et la | |||
constructionmécanique, ont été dénoncéesdepuis lors par les syndicatspatronaux. | |||
2. Office du travail, Métin, Législation OMO)'!efeet sociale en ~[Msh'aKeet | |||
A'OMt'eHf-Ze~n~1f9, 0t, in-S". | |||
3. Officedu travail, Les associations professionnellesOMM':et'et~. ,I, p. 388, et | |||
t. 11,p. 43f et 445. Raynaud, Le contrat collectif de travail, p. 80, Rousseau, | |||
1901,iti-S°. | |||
4. Kulemann, Die Get<jer~cAa/'<x6e!ce~upn.y6,24et s. – Dupin, Du mouvement | |||
LES UNIONS PROFESSIONNELLES 373 | |||
LKSSYSTÈMESSOCïAUSTËS. 18. | |||
Congrès général des CeMe~c&a/'<eH socialistes réuni à Francfort en | |||
1899 a voté une résolution favorable aux conventions établissant des | |||
tarifs communs. | |||
En comparant ces résultats, on est tenté de croire que l'état | |||
d'équilibre et de paix industrielle réalisé par le contrat collectif est | |||
un régime propre aux pays anglo-saxons, et qu'il a peu de chances | |||
de s'acclimater ailleurs. Il est possible, en effet, que le succès des | |||
unions anglaises, américaines et australiennes s'explique en grande | |||
partie par le caractère particulier des ouvriers anglo-saxons. Toutefois, | |||
il faut noter que le pays du continent européen où les associations | |||
ouvrières sont les plus fortes, le Danemark, est celui, dit-on, où | |||
le contrat collectif s'est le mieux établi. Il est également remarquable | |||
que les typographes, dans tous les pays avancés, pratiquent le | |||
système des ententes; ils concluent avec les patrons des accords sur | |||
les tarifs de salaires et les délais de dénonciation, et établissent des | |||
organes permanents de conciliation. Ce n'est pas seulement en | |||
Angleterre et aux États-Unis que les imprimeurs recourent à ces | |||
procédés; c'est aussi en Allemagne, où le tarif commun s'appliquait, | |||
en 1901, dans 3372 maisons employant 34000 ouvriers; c'est encore | |||
en Autriche, en Belgique, et dans une certaine mesure en France'. | |||
Or, les typographes comptent certainement parmi les ouvriers les | |||
plus intelligents, les plus instruits et les mieux payés; presque partout, | |||
leur profession est celle où l'on relève la plus forte proportion | |||
de syndiqués, et leurs corporations sont les plus riches et les mieux | |||
organisées. Ils sont donc, en tout pays, les pionniers de l'idée nouvelle, | |||
et tout porte à croire que le régime qu'ils ont su établir dans | |||
leurs rapports avec le patronat s'étendra, sans distinction de race, | |||
aux diverses couches de la classe ouvrière à mesure qu'elles atteindront | |||
le même niveau de culture 2. |
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