Différences entre les versions de « Les systèmes socialistes et l'évolution économique - Première partie : Les théories. Les systèmes de société socialiste - Livre I : Le collectivisme pur et son régime de la valeur »

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dans le prix des produits, des transports et des logements; enfin,
dans le prix des produits, des transports et des logements; enfin,
après avoir établi le prix de revient, ils détermineront le tarif des
après avoir établi le prix de revient, ils détermineront le tarif des
articles en magasin.
articles en magasin. Is tiendront la comptabilité, et vérifieront sans
cesse la balance des bons. Ils contrôleront les écritures des préposés
aux magasins et entrepôts de détail. Ils pourvoiront aux échanges
avec l'étranger; ils apprécieront les quantités de marchandises étrangères nécessaires à l'industrie nationale et à la consommation, et
constitueront une réserve en espèces métalliques et en marchandises
d'exportation, pour parer aux déficits des récoltes et aux besoins
imprévus ils prévoiront la nature et la quantité des produits indigènes
que les pays étrangers accepteront en échange de leurs marchandises,
et régleront la production nationale en conséquence; ils
négocieront les échanges, exécuteront les opérations, feront opérer
les transports, et poursuivront le règlement en espèces des différences
etc., etc.
La valeur dont la théorie vient d'être exposée est celle qui se présente
à l'état natif, pour ainsi dire, dans le collectivisme le plus
radical. Pour apprécier le système, il est utile de rappeler le rôle que
joue aujourd'hui la valeur sous sa forme prix.
Le prix, dont les oscillations sont déterminées par l'intensité
variable des besoins chez les consommateurs, est d'abord le grand
régulateur de la production et de la distribution des richesses dans
notre regime de concurrence individualiste. La production est-elle
insuffisante pour une certaine catégorie de marchandises? Sous la
pression du besoin, les prix s'élèvent, de sorte que les demandes en
excès sur les quantités existantes s'éliminent d'elles-mêmes; et cette
hausse, attirant capitaux et producteurs par la perspective d'un
profit ou d'un salaire plus élevé, suffit à rétablir l'équilibre. Grâce
aux indications instantanées de cette aiguille si sensible des prix,
les moindres besoins de ceux qui peuvent offrir une contre-partie
dans l'échange se trouvent prévenus et satisfaits; les approvisionnements
en subsistances des agglomérations géantes sont assurés
en quantités suffisantes, sans déperdition et sans excès; le nombre
des mineurs, des tisserands, des maçons, des professeurs et des
médecins dans la société se proportionne aux besoins; tout cela
naturellement, spontanément, sans direction gouvernementale et
sans contrainte de l'autorité publique, par le seul jeu naturel des
rouages sociaux. Une force, inconsciente comme les forces de la
nature physique, agit pour établir dans l'ordre économique une certaine
harmonie, à travers des désordres partiels et des irrégularités
passagères.
Le mécanisme des prix, instrument d'équilibre, est aussi un instrument
de progrès d'une grande énergie. Le bénéfice de l'industrie
et du commerçant est attaché à la vente du plus grand nombre
possible d'articles produits aux moindres frais. Que le producteur
s'ingénie donc à deviner les goûts du public, à multiplier les produits, à perfectionner leur qualité; qu'il fournisse le maximum
d'efforts et évite le gaspillage; qu'il réduise au minimum son prix
de revient par d'habiles combinaisons et des procédés nouveaux; il
réalisera ainsi des profits exceptionnels, jusqu'au jour où le perfectionnement,
en se généralisant, amènera une baisse de prix dont la
société entière profitera.
Les socialistes ont beau jeu, certes, dans leur rôle de critiques,
lorsqu'ils dénoncent les abus du régime capitaliste, l'oppression et
l'écrasement des faibles, les crises et les chômages, le paupérisme,
les excès de la spéculation, l'enrichissement des oisifs. Mais ils ne
peuvent nier que ce régime de libre concurrence, au sein duquel le
mal s'épanouit, a non seulement le mérite d'être viable, existant, de
puiser sa force et sa raison d'être dans la réalité et dans les lois du
développement historique, mais aussi d'être harmonieux dans une
certaine mesure, et favorable au libre développement des forces de la
production. Ce mérite, il le doit à son système de valeur, dont l'unité
est indirectement réalisée dans l'unité physique de la monnaie. Cette
constitution organique de l'étalon permet à la valeur de varier, sous
l'effort de là concurrence, suivant l'intensité des désirs des consommateurs
elle permet au profit de s'élever en raison de l'habileté des
producteurs à satisfaire, aux moindres frais possibles, les besoins
les plus pressants de la société.
La valeur basée sur le travail pourrait-elle, dans le monde collectiviste,
remplir le double rôle que joue le prix, comme instrument
d'équilibre et facteur du progrès? A son défaut, quelles seraient les
forces capables d'agir à sa place? Tout le problème du collectivisme
est là, dans ces deux questions d'équilibre et de progrès. Après avoir
interrogé le collectivisme à ce double point de vue, en intervertissant
l'ordre des questions, nous lui demanderons encore si sa forme de la
valeur est compatible avec le maintien de la petite propriété chez le
producteur indépendant, paysan, artisan et boutiquier.
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