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tous les travaux et produits ont une valeur taxée en unités de | tous les travaux et produits ont une valeur taxée en unités de | ||
travail suivant la quantité de travail dépensée, de telle sorte que les | travail suivant la quantité de travail dépensée, de telle sorte que les | ||
travailleurs peuvent acquérir les produits en proportion de leurs | travailleurs peuvent acquérir les produits en proportion de leurs | ||
travaux sans prélèvements capitalistes. | travaux sans prélèvements capitalistes. | ||
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valeur qui règle automatiquement la production en conformité avec | valeur qui règle automatiquement la production en conformité avec | ||
les besoins sociaux sans l'intervention de l'autorité publique. | les besoins sociaux sans l'intervention de l'autorité publique. | ||
== CHAPITRE 4. L'équilibre économique. == | |||
On conçoit, à la rigueur, qu'une société consente à vivoter sans | |||
accroître sa richesse, si elle juge nécessaire de sacrifier le progrès de | |||
la production à son rêve de justice. On ne conçoit pas, au contraire, | |||
qu'une société puisse vivre sans équilibre dans les relations économiques. | |||
Le collectivisme peut-il assurer cet équilibre? Est-il capable | |||
d'adapter la production aux besoins de la consommation, les | |||
demandes des consommateurs à la quantité des produits existants, | |||
les offres de travail aux besoins de la production? La question doit | |||
être examinée sous ces trois faces. | |||
La valeur calculée d'après le travail moyen dépensé dans la production | |||
est une mesure qui ne tient aucun compte de la qualité ou | |||
de la rareté, et qui reste fixée sans considération du besoin social et | |||
de ses variations. Un mécanisme aussi rigide ne peut évidemment | |||
pas, par lui-même, donner à la société collectiviste l'équilibre dont | |||
elle a besoin. Mais s'il faut que la société confie à une volonté naturellement | |||
faillible le soin d'établir cet équilibre, s'il lui faut, dans ce | |||
but, recourir à des moyens arbitraires et à des mesures de contrainte, | |||
ce n'est plus seulement le progrès des richesses, c'est la | |||
liberté des citoyens et la sécurité de leur existence matérielle qui | |||
risquent d'être sacrifiés. La question est donc grave; elle est également | |||
difficile, et demande une étude attentive. | |||
''* § I. Production et besoins de la consommation.'' | |||
Une société économique ressemble à un particulier qui possède | |||
un revenu limité, et le dépense en affectant une certaine somme à chaque catégorie de besoins, d'après l'importance relative qu'il lui | |||
attribue. La société possède aussi des forces productives limitées : | |||
forces naturelles du sol, moyens de production créés par l'industrie | |||
humaine, forces de travail; elle les applique et les répartit de manière | |||
à satisfaire les besoins de la consommation dans l'ordre de leur intensité. | |||
Bien que le sujet soit classique, il n'est peut-être pas inutile, | |||
pour bien saisir la difficulté du problème qui s'offre à la société collectiviste, | |||
de voir comment il est résolu dans la société individualiste. | |||
La production, au lieu d'être dirigée par une volonté unique, est | |||
l'oeuvre de milliers d'individus agissant librement sous leur responsabilité | |||
personnelle. Évidemment, l'équilibre n'est obtenu, dans ce | |||
milieu ingouverné, que s'il existe une force naturelle pour diriger les | |||
producteurs individuels dans le sens de l'intérêt collectif, d'une façon | |||
pour ainsi dire mécanique, sous la seule impulsion de l'intérêt personnel | |||
et sans le secours d'une intelligence embrassant les ensembles. | |||
Or, cette force existe; c'est celle des prix variant suivant le degré | |||
d'utilité que les consommateurs capables de donner une contrepartie | |||
dans l'échange attribuent aux diverses marchandises. Si la | |||
production se répartit en proportion des besoins avec une exactitude | |||
suffisante, c'est grâce à la loi de nivellement, qui agit sur les | |||
prix et les profits comme sur les liquides dans des vases communicants; | |||
loi soumise à bien des frottements, sans doute, mais se traduisant | |||
quand même par des tendances certaines, impérieuses, et | |||
d'autant mieux suivies que la civilisation est plus avancée et la concurrence | |||
plus libre. | |||
On sait que le coût de production (y compris l'intérêt des capitaux | |||
de l'entrepreneur et le salaire de son travail) est le centre de gravité | |||
des prix. Les oscillations du prix autour de ce point d'équilibre | |||
indiquent que le produit individualisé est tantôt plus, tantôt moins | |||
désiré que d'autres marchandises; elles déterminent en même temps | |||
les entrepreneurs à restreindre ou à étendre leur production en conséquence, | |||
pour éviter une perte ou réaliser un profit. Si le prix coïncide | |||
avec le coût de production, c'est que le besoin se trouve satisfait | |||
sans être dépassé; c'est aussi qu'aucun autre besoin plus urgent | |||
n'est resté en souffrance, sinon les consommateurs consacreraient | |||
leurs ressources à d'autres emplois, et ne maintiendraient pas le | |||
prix au niveau du coût. | |||
Le phénomène est facile a saisir, quand la production, quelle que | |||
soit l'extension qui lui est donnée, se fait à un prix de revient à peu | |||
près uniforme pour les différents exemplaires de la même marchandise. | |||
Tel est le cas de la production industrielle, si on la considère en elle-même; la fabrication peut s'étendre par accroissement des | |||
installations, machines et forces de travail, sans que le coût de | |||
l'unité de produit s'élève, bien au contraire. Aussi les produits | |||
industriels qui demandent beaucoup plus de capital et de main d'oeuvre | |||
pour leur fabrication que pour la culture ou l'extraction de | |||
leur matière peuvent-ils être considérés, pratiquement, comme susceptibles | |||
d'être reproduits au même prix de revient, aussi loin que peut | |||
s'étendre la demande des consommateurs disposés à en donner le | |||
prix coûtant. | |||
Mais, dans les productions naturelles, les frais de production sont | |||
loin d'avoir cette uniformité. L'homme, à mesure qu'il demande | |||
davantage à la nature, rencontre en elle, avant de se heurter à un | |||
refus absolu, une résistance élastique qui lui rend la production de | |||
plus en plus onéreuse, à moins qu'il ne découvre de nouveaux | |||
moyens de dominer les forces naturelles. C'est la loi bien connue | |||
du rendement non proportionnel du sol. Les progrès scientifiques | |||
peuvent en reculer les limites d'application, sans jamais parvenir à | |||
l'écarter complètement. On a pu établir, à l'inverse de cette loi, que | |||
les premiers capitaux qui transforment une culture extensive en culture | |||
intensive donnent souvent un rendement plus que proportionnel | |||
mais on n'a jamais pu contester que, dans toute exploitation | |||
où l'on accroît les dépenses pour augmenter la production, il | |||
existe un point culminant à partir duquel les dépenses nouvelles | |||
accroissent le produit dans une proportion toujours décroissante; de | |||
ce sommet commence la pente plus ou moins rapide du rendement | |||
non proportionnel, qui descend jusqu'au point où tout surcroît de | |||
production devient absolument impossible. | |||
De cette loi naturelle, à la fois physique et économique, il résulte | |||
que, si les besoins s'élèvent dans une société, il faut soumettre les | |||
terres déjà cultivées à une culture plus intensive et relativement plus | |||
coûteuse, ou bien étendre la culture à des terres moins riches ou plus | |||
éloignées dans tous les cas, les frais faits pour la production ou le | |||
transport des quantités supplémentaires sont à peu près équivalents. | |||
Il est vrai que, sur une terre où l'on accroît l'intensité de la culture, | |||
le coût moyen de l'unité de produit s'élève faiblement; mais si l'on | |||
calculait à part, dans l'ensemble de la récolte, le prix coûtant du | |||
produit additionnel, tel qu'il résulte du surcroît de dépenses qu'il a | |||
fallu faire pour l'obtenir, on trouverait un taux surélevé, sensiblement | |||
égal à celui des produits qui proviennent des terres les moins fertiles ou les plus lointaines. | |||
A défaut de progrès techniques abaissant les frais de culture ou de transport, une hausse des prix est donc nécessaire pour permettre | |||
ces productions supplémentaires plus coûteuses. Si la hausse se prolonge, | |||
le bénéfice de monopole, ou rente des exploitations favorisées, | |||
se consolide au profit du propriétaire actuel, et se convertit en fermage, | |||
ou en intérêt du prix de vente de la terre, à la charge de | |||
l'exploitant. Ainsi s'égalisent à peu près les charges de la production | |||
dans les différentes exploitations. Néanmoins, si nous considérons | |||
seulement les frais d'emploi du capital productif et de la maind'oeuvre, | |||
c'est-à-dire les frais qui ne dérivent pas de la rente et ne | |||
sont pas subordonnés à son existence, nous pouvons dire que les | |||
frais de la production agricole sont inégaux suivant les exploitations, | |||
et même, dans une exploitation, suivant les quantités produites. | |||
Bien que le prix de revient en agriculture ne présente pas une base | |||
uniforme comme dans l'industrie manufacturière, il reste néanmoins | |||
un indicateur et un guide aussi sûr pour les producteurs. Dans | |||
l'échelle des prix de revient, les producteurs savent très bien le degré | |||
qu'ils doivent atteindre sans le dépasser; ils sont parfaitement éclairés | |||
par leur propre intérêt sur les quantités qu'ils doivent produire pour | |||
donner au besoin social une satisfaction partielle mesurée sur son | |||
intensité relative. | |||
Les cultivateurs et exploitants de mines connaissent, par le prix du produit, non seulement la limite des frais qu'ils peuvent consacrer à des exploitations nouvelles, mais aussi la limite des dépenses | |||
qu'ils peuvent faire en exploitant d'une façon plus intensive des sols | |||
déjà exploités antérieurement. Ils savent, en effet, qu'ils peuvent forcer | |||
la production au delà même du point où les frais à l'unité de produit | |||
s'élèvent, tant que leur production supplémentaire, quoique plus | |||
coûteuse, est encore rentable dans l'état actuel des prix. Si, à la | |||
suite de cet accroissement de dépenses, leur bénéfice global s'élève | |||
d'une année à l'autre, toutes choses égales par ailleurs, c'est que les | |||
quantités supplémentaires, sans leur procurer un profit aussi élevé | |||
que les autres, leur ont elles-mêmes donné un excédent; c'est que le | |||
prix de revient de ces quantités, tel qu'il ressort des dépenses additionnelles | |||
faites pour les obtenir, reste encore inférieur au prix de | |||
vente; c'est donc aussi que ce supplément de production était désiré | |||
par les consommateurs de préférence à tout autre. Mais les producteurs | |||
savent aussi qu'ils doivent arrêter les frais, dès qu'il résulte | |||
de l'accroissement des dépenses une diminution du bénéfice de leur | |||
culture. Il est alors prouvé que le coût des quantités supplémentaires | |||
est supérieur à leur prix de vente; la perte sur ces quantités, dissimulées dans l'ensemble, mais révélée par la réduction du profit total de l'exploitation, signifie que le cultivateur n'a pas su observer l'équilibre | |||
des besoins sociaux. Si la société n'a pas voulu y mettre le prix, | |||
c'est qu'elle aurait préféré consacrer à d'autres usages la somme de frais | |||
que l'entrepreneur maladroit a dépensé pour accroître sa production. | |||
Pour conclure, le jeu des prix et des profits ajuste la production | |||
à la demande, en poussant la production jusqu'à la limite des quantités | |||
les plus coûteuses désirées par les consommateurs de préférence | |||
à tout accroissement de la production dans une autre branche. Sur | |||
ce point au moins, et en dehors du cas de monopole absolu, il y a | |||
harmonie entre la rentabilité individuelle du capital, et la productivité | |||
naturelle telle qu'elle doit être réglée pour rester en harmonie | |||
avec les besoins sociaux, c'est-à-dire avec les besoins de ceux qui | |||
peuvent payer. On peut critiquer l'organisation sociale au point de | |||
vue de la répartition des richesses; on ne doit pas lui reprocher de | |||
mal adapter la production aux besoins des consommateurs capables | |||
de fournir une contre-partie dans l'échange. L'adaptation se fait | |||
naturellement et inconsciemment, par la seule tendance des capitaux | |||
à se porter vers les productions les plus lucratives et les plus désirées, | |||
et à se détourner des autres. La société individualiste, il est vrai, souffre trop souvent des fausses directions données à la production, | |||
des crises de surproduction ou d'insuffisance; au moins les | |||
producteurs ont-ils un guide qui les ramène au point d'équilibre | |||
quand ils s'en sont écartés. | |||
En régime collectiviste, la production se règle tout autrement. Dès | |||
lors que les valeurs sont taxées d'après la durée du travail moyen | |||
au lieu de varier suivant les besoins collectifs, la production ne peut | |||
plus être librement dirigée par des individus ou des associations | |||
autonomes. Les producteurs individuels ou les groupes professionnels, | |||
s'ils sont encouragés à développer la production par un travail | |||
d'une intensité et d'une habileté supérieures à la moyenne, ne sont | |||
nullement intéressés à produire un genre d'articles plutôt qu'un | |||
autre; peu leur importe que les produits soient ou non recherché | |||
du public, qu'ils s'écoulent rapidement ou restent en magasins | |||
comme inutiles; leur rémunération n'en dépend pas. Eussent-ils | |||
d'ailleurs la volonté de se conformer aux goûts des consommateurs, | |||
ils ne pourraient y réussir en suivant leur inspiration personnelle, | |||
puisqu'ils ne trouveraient à cet égard aucun renseignement ni | |||
aucune direction. Aussi tout système qui cherche à combiner la | |||
taxation des valeurs en unités de travail avec la production libre des | |||
individus ou des associations coopératives est-il fatalement condamné | |||
au détraquement et à l'anarchie. | |||
La société collectiviste, au contraire, n'est pas anarchique, parce | |||
qu'elle possède un régulateur de la production et de la distribution; | |||
la direction est donnée par une autorité centrale consciente, omnisciente | |||
et toute puissante, dominant d'assez haut l'économie nationale | |||
pour en apercevoir l'ensemble. Cette autorité supérieure, soigneusement | |||
tenue au courant des moindres besoins de la consommation | |||
sur tous les points du territoire, prescrit aux différents | |||
groupes professionnels le genre et la qualité des produits à fournir, | |||
les transports à effectuer, les approvisionnements à constituer dans | |||
les entrepôts régionaux. | |||
Dans ses grandes lignes, l'organisation se conçoit assez facilement. | |||
Mais, à l'analyse, il semble plus douteux que l'équilibre soit possible, | |||
même théoriquement. Et si l'on parvient à écarter ces doutes à l'aide | |||
du raisonnement, il faut encore se demander si l'intelligence directrice | |||
pourrait être à la hauteur de sa tâche. | |||
Sur la première question, je pense que l'équilibre peut être obtenu | |||
théoriquement, à condition que l'autorité centrale soit infaillible, et | |||
assistée d'un service d'informations irréprochable. | |||
L'Administration collectiviste, par hypothèse, est exactement renseignée | |||
sur les consommations passées, sur les stocks actuellement | |||
existants, sur le ralentissement ou l'activité de la demande; elle fait | |||
consigner par écrit les demandes qui ne peuvent recevoir satisfaction | |||
immédiate, et se trouve éclairée sur les quantités manquantes | |||
comme sur les excédents. Connaissant ainsi, par les renseignements | |||
directs qu'elle centralise, l'état actuel des besoins dans leur ensemble, | |||
il semble qu'elle soit plus capable d'y adapter la production que des | |||
milliers de producteurs libres, qui ignorent la situation totale et | |||
n'aperçoivent les variations de la valeur d'usage que par le réflecteur | |||
indirect des prix. Quant aux besoins de l'avenir, le gouvernement | |||
économique cherche à les prévoir d'après les tendances de la | |||
demande et l'état des approvisionnements et des récoltes; il les connaît | |||
aussi bien que le plus avisé des spéculateurs, et ne risque pas | |||
d'être égaré dans ses prévisions par des cours faussés sous l'influence | |||
de joueurs ignorants et maladroits. | |||
Dans l'État collectiviste, le ménage national, comme celui de | |||
Robinson ou de la famille patriarcale, présente le type de l'économie | |||
en nature, sur une échelle d'ailleurs très agrandie. A l'intérieur de | |||
l'unité économique, la production est réglée par une volonté unique et appliquée directement aux besoins des producteurs; à la suite d'une répartition toute particulière; il n'y a d'échanges commerciaux | |||
qu'avec l'extérieur, sous forme de trocs ou d'achats et ventes en | |||
monnaie-marchandise. | |||
Le moteur central ajuste donc la production à la demande de ceux | |||
qui offrent le prix coûtant, par des augmentations ou des restrictions | |||
exactement mesurées sur les déficits ou les excédents constatés. | |||
Rien de plus simple à concevoir, quand il s'agit de produits | |||
industriels, comme la toile, dont le coût de fabrication est à peu près | |||
le même dans tous les établissements de l'État; tant que la toile | |||
s'écoule au prix coûtant, l'Administration peut et doit étendre sa | |||
production, sans crainte de se tromper sur les besoins des consommateurs | |||
dès lors qu'elle n'a de perte sur aucune portion de sa fabrication, | |||
elle peut être assurée qu'aucune autre marchandise n'est plus | |||
désirée qu'un mètre quelconque de la toile fabriquée. | |||
Pour les productions naturelles, l'adaptation se conçoit plus difficilement, | |||
à cause de l'inégalité des prix de revient, qui ne s'égalisent | |||
que par compensation sur l'ensemble des exploitations nationales | |||
de même nature. Si l'Administration suit le même principe que précédemment, | |||
elle conduira la production de manière à contenter | |||
toutes les demandes au prix coûtant, sans laisser un excédent de | |||
produits. Mais ici, le prix coûtant est un prix moyen, qui dissimule | |||
une perte sur une partie de la production. Aussi peut-on se demander | |||
si les forces productrices de la nation vont être suffisantes pour | |||
satisfaire toutes les demandes qui se présenteront à ce taux. | |||
Il semble, en effet, que les demandes de la consommation doivent | |||
fatalement se multiplier, si le prix des denrées et autres produits | |||
naturels s'abaisse au niveau du coût moyen calculé sur l'ensemble | |||
de la production nationale. Actuellement, le prix du blé, du vin ou | |||
de la houille contient un élément de rareté; il s'élève bien au-dessus | |||
du prix de revient moyen, jusqu'au niveau des frais faits pour la | |||
production des quantités les plus coûteuses désirées par préférence | |||
à toute autre marchandise, et parfois au delà. C'est à ce taux élevé | |||
que s'établit aujourd'hui l'équilibre entre la production et la demande. | |||
Mais du jour où le prix s'abaissera jusqu'au coût moyen, cet équilibre | |||
ne sera-t-il pas rompu par l'affluence des demandes? Il paraît bien | |||
impossible que l'Administration leur donne satisfaction complète | |||
dans tous les genres de production, avec les moyens limités dont | |||
elle dispose; il semble que, si elle pousse la production dans une | |||
branche jusqu'au point d'équilibre entre la demande et le produit au | |||
coût moyen, elle devra négliger par ailleurs des besoins plus essentiels. | |||
Prenons, pour rendre la difficulté plus sensible, une production | |||
visiblement limitée comme celle du vin de Champagne. La récolte | |||
est de 3 millions d'hectolitres, ayant coûté 200 millions de bons, soit | |||
en moyenne 1 bon par litre. On peut penser qu'à ce taux modéré, | |||
la demande va s'élever beaucoup plus haut que les quantités offertes, | |||
jusqu'à 4 millions d'hectolitres peut-être. Pressée par les consommateurs, | |||
et n'ayant pas de réserves en cave, l'Administration se décide, | |||
pour l'année suivante, à étendre et à intensifier la culture en doublant | |||
les dépenses; mais, bien que la saison reste favorable, elle | |||
n'obtient qu'un supplément de 500.000 hectolitres. Le coût surélevé | |||
de ces hectolitres supplémentaires, pour lesquels on a dépensé un | |||
surplus de 200 millions de bons, ressort à 4 bons par litre; mais il | |||
se répartit sur l'ensemble de la récolte, qui est de 2 500 000 hectolitres, | |||
et ne porte le coût moyen qu'à 1,6 bon par litre. Cette hausse, | |||
amortie par le calcul de la moyenne, n'est probablement pas suffisante, | |||
comme le serait une hausse à 4 bons, pour écarter les demandes | |||
en excès. L'Administration va-t-elle forcer encore la production | |||
l'année suivante, jusqu'à ce que la production additionnelle soit | |||
tellement coûteuse, qu'elle détermine une hausse du prix moyen | |||
assez forte pour éloigner un nombre suffisant de consommateurs? | |||
Alors, en effet, elle parviendra à équilibrer la demande et la production | |||
du champagne; mais elle devra faire sur le vignoble des frais | |||
extravagants, et détourner des autres emplois une masse considérable | |||
de moyens de production et de travailleurs; elle creusera le | |||
déficit ailleurs, et laissera des demandes en souffrance dans les autres | |||
branches de la production agricole et industrielle. Il faut donc | |||
s'arrêter, dans la culture du vignoble champenois, bien avant d'avoir | |||
atteint ce point d'équilibre; mais à quel point? | |||
Même difficulté, semble-t-il, quoique à un moindre degré, dans | |||
toutes les autres productions naturelles, même les plus communes, | |||
comme celles du blé et de la houille. Quand l'Administration, sous | |||
l'impulsion de la demande, attaque des veines de charbon où l'extraction | |||
coûte 2 bons les 100 kilos, alors que le coût moyen, base du prix | |||
de vente, est de 1 bon sur l'ensemble des mines nationales, comment peut-elle se rendre compte si cette production supplémentaire ne lui | |||
coûte pas une somme de moyens et de travail qui serait mieux | |||
employée ailleurs? Informée qu'il y a des demandes inscrites pour | |||
un surplus de 1 million de tonnes de houille, 10 millions d'hectolitres | |||
de blé et 500.000 hectolitres de champagne, et ne pouvant y appliquer | |||
tous les moyens qu'il y faudrait, elle cherche au moins à satisfaire | |||
partiellement les demandes, en observant la mesure de l'intensité relative de ces trois besoins. Mais elle n'a pas de commune | |||
mesure pour les comparer, parce que des désirs portant sur des | |||
objets d'espèce différente sont incommensurables en eux-mêmes et | |||
directement, s'ils ne s'expriment pas par des prix qui en donnent | |||
indirectement la mesure quantitative. Il est impossible de savoir si | |||
le besoin de charbon est plus urgent que les autres, en totalité | |||
ou en partie, si les consommateurs, à partir d'un supplément de | |||
100 000 tonnes, ne préféreraient pas un accroissement de blé ou de | |||
champagne, et dans quelle proportion. | |||
Telle est donc la difficulté; l'autorité publique connait exactement, | |||
par hypothèse, la grandeur absolue des différents besoins; mais elle | |||
n'en connaît pas l'importance relative, et n'a aucun moyen d'estimer | |||
la mesure dans laquelle les uns et les autres doivent recevoir satisfaction | |||
partielle, le point auquel il convient d'arrêter la production | |||
a frais croissants, dans les industries naturelles où il est impossible | |||
de satisfaire intégralement tous les consommateurs qui offrent le prix | |||
coûtant moyen. A défaut d'une valeur variant librement suivant l'offre | |||
et la demande, à défaut de prix donnant aux différents désirs collectifs | |||
une expression quantitative comparable, la production administrative, | |||
même entourée des meilleures statistiques, parait se faire à | |||
''l'aveugle''. | |||
Ce n'est là toutefois qu'une apparence. Non pas qu'on puisse | |||
trancher le problème par la simple affirmation d'un accroissement | |||
prodigieux de la production agricole et minière. Si la difficulté se | |||
trouve dans le fait que la demande serait surexcitée par l'abaissement | |||
des prix des produits naturels au niveau de leur coût moyen, ce n'est | |||
pas la multiplication des produits qui en fournirait la solution. Par | |||
là, les consommateurs obtiendraient naturellement des quantités absolues plus fortes; mais à moins de supposer des progrès tels que les produits de la terre devinssent surabondant comme l'air et l'eau, l'État ne parviendrait pas encore à satisfaire les demandes au prix | |||
moyen, parce que les besoins de l'homme sont indéfiniment extensibles, | |||
et que l'abaissement du prix de revient donnerait à la demande | |||
une impulsion nouvelle. L'équilibre serait toujours un but inaccessible, | |||
fuyant sans cesse devant le progrès par lequel on espérerait l'atteindre. | |||
La solution est d'un autre ordre. Tout le raisonnement qui aboutit | |||
à constater, dans la société collectiviste, un défaut d'équilibre et une | |||
direction aveugle des forces productives appliquées à la nature, | |||
repose sur cette idée que la production, aujourd'hui en équilibre avec | |||
la demande au coût le plus élevé, deviendrait insuffisante vis-à-vis | |||
de la demande au coût moyen. En y regardant de plus près, on | |||
aperçoit cependant que cette idée est erronée. Il est théoriquement | |||
possible, en régime collectiviste, que les demandes au coût moyen se | |||
limitent d'elles-mêmes, dans chaque branche, au point où les quantités | |||
les plus coûteuses sont plus désirées que les autres produits. Si | |||
cette conception théorique est exacte, l'équilibre peut être obtenu; la | |||
production ne reste pas nécessairement au-dessous de la demande; | |||
l'Administration n'a plus besoin de mesurer l'intensité relative des | |||
désirs non satisfaits; elle ne tâtonne plus dans l'obscurité, à la | |||
recherche du point auquel il convient d'arrêter la production agricole | |||
dans chacune de ses branches. | |||
En effet, s'il est vrai que les besoins sont indéfiniment extensibles, | |||
il ne faut pas perdre de vue que les moyens d'achat des consommateurs | |||
sont, au contraire, très nettement limités. Leur pouvoir d'achat | |||
ne s'étend pas au delà des bons délivrés par l'État en raison du travail | |||
dépensé dans la production. Dans cette limite, il est certain que | |||
la demande ne peut augmenter sur un point sans diminuer sur un | |||
autre, et qu'au total, sur l'ensemble des produits de tout genre, elle | |||
ne dépasse jamais l'offre. Les consommateurs, encouragés par la | |||
modicité d'un premier tarif, demanderont peut-être plus de champagne | |||
mais ils devront alors restreindre leur consommation sur | |||
d'autres articles, et diminuer leur demande de blé, de toile ou de | |||
houille dans la mesure où ils augmenteront celle du Champagne. | |||
Aussi suffira-t-il sans doute d'une hausse légère du coût moyen du | |||
champagne pour arrêter l'accroissement de la demande; et l'Administration | |||
pourra pousser la production jusqu'à ce point d'équilibre, | |||
sans craindre de laisser d'autres demandes en souffrance. Non pas | |||
que les désirs ne dépassent les quantités demandées mais les moyens | |||
d'achat sont limités à la valeur totale des produits telle qu'elle a été | |||
taxée par l'autorité directrice, de sorte que les consommateurs répartissent | |||
d'eux-mêmes cette somme des moyens entre les différents | |||
articles en proportion de leurs désirs, sans dépasser par leurs | |||
demandes la mesure de ce qui été produit. | |||
On voit ainsi que la production des denrées n'est pas nécessairement | |||
inférieure à la demande au coût moyen, dans un régime ou les travaux | |||
et les produits, également taxés en unités de travail, constituent deux sommes de valeurs égales entre elles. L'équilibre de la production et | |||
des besoins exprimés par la demande n'est pas impossible, parce | |||
que l'ensemble des demandes ne peut pas dépasser l'ensemble des | |||
valeurs produites; il suffit, pour obtenir l'équilibre, de connaître | |||
les demandes des différents produits au prix moyen. Si l'on s'en | |||
écarte par des erreurs de prévision sur les besoins à venir, on s'y | |||
trouve ramené au jour le jour par des renseignements directs sur | |||
les excédents et les déficits, aussi bien pour la houille ou le champagne | |||
que pour la toile. A cet égard, les erreurs sont possibles, | |||
comme en régime individualiste; mais elles ne sont pas théoriquement | |||
impliquées par la constitution du système. | |||
Cette longue et abstraite analyse était nécessaire, semble-t-il, | |||
pour se rendre compte du fonctionnement du mécanisme dans ses | |||
parties profondes et essentielles. Il ne faut pas critiquer à faux le | |||
collectivisme, ni lui reprocher des vices constitutionnels qu'il n'a pas. | |||
Au point de vue des rapports de la production avec les besoins, il | |||
peut théoriquement réaliser l'équilibre. | |||
Le peut-il pratiquement? C'est une autre question; et si le collectivisme | |||
a jusqu'ici résisté à l'épreuve de l'analyse abstraite, il se | |||
montre beaucoup plus faible lorsqu'on le transporte dans le domaine | |||
de l'application. | |||
Le système tout entier repose sur des fonctionnaires chargés de | |||
diriger, ou de gérer en sous-ordre les services de la statisque, de la | |||
production, de la distribution et de la comptabilité. Dans un organisme | |||
économique aussi centralisé, les fautes d'administration, lorsqu'elles | |||
concernent des besoins essentiels, sont de nature à compromettre | |||
non seulement le bien-être, mais l'existence même de la société. | |||
Aussi ne peut-on concevoir le système dans son fonctionnement pratique, | |||
si l'on n'écarte par hypothèse les défaillances des administrateurs | |||
électifs; il faut supposer que l'élection, dans une démocratie | |||
moralement transformée par la diffusion du savoir et du bien-être, | |||
sera synonyme de sélection des intelligences les plus hautes, des | |||
capacités les plus éprouvées, des caractères les moins accessibles à la | |||
partialité et à la corruption. Tandis que la production individualiste | |||
peut être l'oeuvre d'hommes ordinaires, l'organisation collectiviste ne | |||
peut fonctionner avec des hommes imparfaits, parce que le rôle des | |||
administrateurs y est autrement difficile et redoutable que celui des | |||
producteurs de la société actuelle. | |||
Le service des statistiques et des renseignements doit être irréprochable. | |||
Peut-être l'inventaire des produits en magasin et l'état des | |||
demandes de la consommation seront-ils dressés avec une exactitude suffisante. Mais l'estimation devient singulierement plus difficile, lorsqu'il s'agit de besoins qui ne peuvent être connus directement. | |||
C'est le cas pour les moyens de production, coton, machines, charbon | |||
propre aux usages industriels, fourgons et bateaux de charge, etc. | |||
Les besoins de cette nature sont dérivés, souvent à plusieurs degrés, | |||
de ceux des consommateurs; l'Administration devra donc les apprécier | |||
elle-même, d'après des statistiques portant sur les objets de consommation | |||
et de jouissance. | |||
L'estimation est plus compliquée encore pour les marchandises | |||
d'exportation. Comment apprécier l'étendue qu'il convient de donner | |||
à la production viticole, si le vin est destiné non seulement à la | |||
consommation intérieure, mais aussi à l'exportation? L'Administration | |||
sait bien la quantité de coton brut qu'elle doit acheter aux Etats- | |||
Unis mais elle ne peut savoir que très approximativement si les | |||
États-Unis, ou tout autre pays substitué dans leur créance, désireront | |||
du vin en échange, et pour quelle quantité. Peut-être le pays | |||
fournisseur, ayant réalisé lui-même l'unité collectiviste, abusera-t-il | |||
d'un monopole naturel pour rançonner ses clients à quel taux | |||
estimera-t-on à l'avance ses prétentions? Ces difficultés existent | |||
aujourd'hui; la fonction des échanges internationaux est remplie | |||
par une multitude de négociants, spéculateurs et banquiers, qui | |||
obéissent instantanément aux oscillations de la valeur. Ce serait | |||
évidemment une grande simplification, si tout le système compliqué | |||
du change, des arbitrages, du taux de l'escompte et du mouvement | |||
des encaisses métalliques, qui préside aujourd'hui à la direction du | |||
commerce international et au règlement des comptes, pouvait être | |||
remplacé par la direction consciente des gouvernements. Mais la tâche | |||
serait colossale pour un homme ou pour un conseil responsable. | |||
Les échanges avec l'extérieur viennent encore aggraver d'une autre | |||
manière la difficulté des estimations. On sait qu'une production naturelle, | |||
celle du blé par exemple, doit être poussée jusqu'à un certain | |||
niveau de frais moyens pour être en équilibre avec la demande. Si le | |||
pays ne peut produire tout le blé nécessaire à sa consommation, l'Administration | |||
doit acheter le surplus au dehors, et fournir en échange | |||
les vins, tissus, objets d'art et autres articles dont elle a ordonné la | |||
production en prévision des demandes de l'étranger. Mais l'Administration | |||
doit en même temps limiter la production du blé indigène au | |||
niveau du coût moyen où s'effectue l'équilibre avec la demande; il | |||
lui faut donc calculer ce coût en tenant compte du prix des vins, | |||
tissus, objets d'art, etc., qu'elle exporte en paiement d'une partie du | |||
blé livré à la consommation. La complication est inextricable. | |||
On peut admettre qu'un organe central serait plus complètement | |||
et plus sûrement renseigné sur l'ensemble des besoins directs de la | |||
consommation intérieure que ne peut l'être aujourd'hui un producteur | |||
isolé ou un spéculateur quelconque. En revanche, les producteurs | |||
libres et les négociants ne sont pas des fonctionnaires; les yeux | |||
fixés sur l'aiguille des prix, ils se tiennent sans cesse en éveil pour | |||
suivre les mouvements de la demande avec une exactitude et une | |||
promptitude dont dépend leur succès ou leur ruine. Attendra-t-on la | |||
même vigilance des directeurs électifs de l'économie collectiviste? Il | |||
y a bien des frictions, certes, dans l'économie individualiste, bien | |||
des erreurs et des ruines privées. Du moins ces erreurs ne sont-elles | |||
pas totales; la maladresse des uns peut être atténuée ou réparée par | |||
la sagacité des autres. Il en serait autrement dans la société collectiviste. | |||
Une faute de l'autorité directrice, portant sur un service centralisé, | |||
le désorganiserait tout entier; et si l'erreur était commise | |||
dans la production ou la distribution des subsistances, la conséquence | |||
serait désastreuse; ce serait la disette, la famine des pays | |||
barbares, que notre système de circulation, malgré tous ses cahots, | |||
a définitivement bannie des pays civilisés. | |||
La production individualiste n'est pas anarchique comme se plaisent | |||
à le répéter les collectivistes, qui aperçoivent la surproduction | |||
partout. Malgré ses crises et ses irrégularités, d'ailleurs assez faibles | |||
en proportion de l'ensemble, elle est au contraire remarquablement | |||
harmonieuse; il y a une belle et large harmonie dans un régime de | |||
production qui, sans l'intervention d'une volonté centrale et sans le | |||
secours de la contrainte, fournit à des millions d'hommes agglomérés | |||
ou dispersés la subsistance quotidienne et la satisfaction de leurs | |||
besoins les plus variés. | |||
Les socialistes vantent constamment la supériorité d'une organisation | |||
rationnelle du travail social dirigé par une volonté intelligente, | |||
sur le régime anarchique de la concurrence. Ainsi M. Bellamy | |||
établit entre ces deux modes de production le même parallèle qu'entre | |||
une horde de barbares commandée par un millier de petits chefs, et | |||
une armée disciplinée sous les ordres d'un seul général. Il s'étonne | |||
aussi que l'on puisse considérer le principe antisocial de l'homme, | |||
l'égoïsme, comme constituant la force cohésive de la société. | |||
En réalité, tout le secret de la faiblesse du système collectiviste | |||
est là, dans cette prétention de remplacer par une volonté consciente | |||
l'automate qui règle les fonctions économiques de la société. Rien de | |||
plus exact que la comparaison faite à ce sujet par M. Paul Leroy- | |||
Beaulieu, dans ''Le collectivisme'', entre l'organisme social et un organisme humain. Les fonctions les plus essentielles du corps humain, | |||
respiration, digestion, circulation du sang, s'opèrent instinctivement | |||
et inconsciemment; les choses iraient-elles mieux, si tous les mouvements | |||
qu'elles nécessitent, au lieu d'être réflexes, devaient être | |||
réfléchis et commandés à tout instant par la volonté? | |||
Évidemment, la tâche imposée aux fonctionnaires de l'ordre collectiviste | |||
dépasse la mesure des facultés humaines. Il faut insister | |||
sur l'effrayante contradiction d'un système qui, incompatible par | |||
nature avec des fautes de direction, repose cependant sur des | |||
hommes nécessairement faillibles. Disette ou engorgement, telle | |||
serait la conséquence fatale d'une statistique mal faite ou mal comprise, | |||
d'une erreur de comptabilité, d'un ordre oublié ou donné à | |||
faux, soit dans la répartition des travaux entre les différents établissements de production, soit dans la distribution des produits entre | |||
les magasins régionaux. Si l'on tient compte de la prodigieuse complication | |||
des services à administrer, et en même temps de la fragilité | |||
des hommes, dont on ne peut faire abstraction dans la gestion des | |||
choses humaines, on entrevoit pour la société ''régénérée'' des | |||
crises d'inanition universelle dont le monde moderne ne peut nous | |||
offrir une image même affaiblie. |
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