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| s'opérât, il faudrait que les agriculteurs parvinssent à organiser | | s'opérât, il faudrait que les agriculteurs parvinssent à organiser |
| la vente collective d'une denrée de très large consommation | | la vente collective d'une denrée de très large consommation |
| LA COOPÉRATION S3S
| |
| comme le blé. Les Allemands n'ont pas reculé devant les difficultés | | comme le blé. Les Allemands n'ont pas reculé devant les difficultés |
| du problème. | | du problème. |
| Dans diverses régions de l'Allemagne et de l'Autriche, des magasins
| |
| de hlé (~brM/MMM?-)de contenance variée ont été construits par
| |
| des sociétés coopératives isolées ou affiliées aux grandes fédérations
| |
| agricoles, généralement avec le concours du budget de l'État. Le blé,
| |
| déposé par les associés, est nettoyé, séché, classé, mélangé suivant
| |
| un type uniforme propre à la vente. Les sociétés n'obligent leurs
| |
| membres à apporter au magasin la totalité de leur récolte que dans
| |
| les régions de grande propriété. Les unes achètent et revendent le
| |
| blé à leur compte; les autres se bornent à le recevoir en dépôt et à
| |
| servir d'intermédiaires pour la vente, sauf à consentir des avances
| |
| aux déposants. Dans les régions exportatrices du nord et de l'est, les
| |
| /tofMAaMM?'font mieux encore; ils entreprennent eux-mêmes l'exportation,
| |
| quand elle leur paraît nécessaire pour dégager le marché
| |
| intérieur.
| |
| Les ventes ont déjà acquis une certaine importance, puisqu'en 1902
| |
| on les évaluait, pour l'ensemble des 170 sociétés coopératives se
| |
| livrant à la vente des céréales, au chiffre de 6 millions de quintaux.
| |
| Bien que ce chiffre ne représente encore qu'une petite fraction du
| |
| commerce des céréales en Allemagne, il est loin d'être négligeable.
| |
| Dès à présent, ces sociétés rendent à leurs membres le service de les
| |
| affranchir du commerce; elles participent directement aux adjudications
| |
| les plus importantes; grâce à leurs achats fermes ou à leurs
| |
| avances, les petits propriétaires, en Bavière et ailleurs, échappent à
| |
| la nécessité de vendre à tout prix après la récolte; grâce à elles également,
| |
| les cultivateurs, là où elles fonctionnent, reçoivent des prix de
| |
| vente locaux qui ne sont pas inférieurs aux cours cotés en bourse.
| |
| Pour l'avenir, elles espèrent réussir à former un jour un vaste
| |
| cartel qui dominera le marché intérieur, libérera l'agriculture de la
| |
| spéculation, régularisera les cours à l'abri des tarifs douaniers, et
| |
| réglementera souverainement les emblavures suivant les besoins
| |
| présumés de la consommation. Espérance lointaine, si l'on considère
| |
| les difficultés de tout genre, le grand nombre et la dispersion des
| |
| producteurs, la concurrence du blé étranger, l'ampleur de l'entreprise,
| |
| les charges financières qui pèsent sur les sociétés existantes,
| |
| leur petit nombre et leur défaut de cohésion; une organisation
| |
| collective sérieuse de la vente des produits agricoles ne pourrait se
| |
| réaliser que par la multiplication des coopératives locales reliées entre
| |
| elles par un cartel. Mais cette espérance suffit à soutenir les agrariens
| |
| allemands dans leurs efforts; quelques-uns rêvent déjà d'une
| |
| '236 LES SYSTÈMES SOCIALISTES ET L'ÉVOLUTION ÉCONOMIQUE
| |
| f. 1 1
| |
| organisation internationale de la vente du blé. De fait, on signale
| |
| des magasins coopératifs en Autriche et même aux États-Unis, où
| |
| il existe un grand nombre d'e~ua~f.! coopératifs à côté des grandes
| |
| entreprises capitalistes d'emmagasinage 1.
| |
| 6'ocicM.?d'assurances, d'élevage, etc. En dehors de l'achat et de la
| |
| vente, la coopération, en agriculture, s'applique encore à de multiples
| |
| objets. C'est ainsi que l'assurance mutuelle fait de rapides
| |
| progrès dans les campagnes, principalement l'assurance contre la
| |
| mortalité du bétail. Les petites mutuelles agricoles sont très nombreuses
| |
| en France, où elles forment généralement un service annexe
| |
| des syndicats d'achat. Aux États-Unis, 2 millions de farmers font
| |
| partie de ces sociétés. En Belgique, les sociétés d'assurance mutuelle
| |
| contre la mortalité du bétail (842) qui assurent une valeur de
| |
| 75 millions de francs, se relient dans les grandes fédérations agricoles
| |
| à des caisses centrales de réassurance.
| |
| Des syndicats se sont encore constitués; en France et à l'étranger,
| |
| pour mettre à la disposition de leurs membres des machines coûteuses:
| |
| batteuses à vapeur, charrues défonceuses, trieurs à grains, matériel
| |
| de vinification, moulins à huile, etc. D'autres ont pour but la défense
| |
| commune contre certains fléaux de l'agriculture phylloxéra et
| |
| autres maladies de la vigne, insectes nuisibles, etc. Les syndicats
| |
| d'élevage, en France et en Suisse, visent à améliorer les races d'animaux
| |
| par le choix des reproducteurs mis à la disposition des associés;
| |
| ils tiennent des registres généalogiques qui assurent aux sujets
| |
| inscrits une plus-value certaine. Aux États-Unis, les sociétés agricoles
| |
| pour l'adduction de l'eau, le transport par eau des céréales et
| |
| des fruits, le téléphone et l'éclairage électrique, se chiffrent par
| |
| milliers.
| |
| ~octe~s agricoles de production. Les coopératives agricoles de
| |
| production ont un tout autre caractère que les coopératives de production
| |
| industrielle. Ce ne sont pas des associations de travailleurs
| |
| fournissant à la société leur travail manuel, comme pourraient l'être
| |
| du reste, en agriculture même, des sociétés de cultivateurs fusionnant
| |
| leurs exploitations pour pratiquer la culture en commun 2; ce
| |
| sont des entreprises annexes, fondées par les cultivateurs en dehors
| |
| de leurs exploitations agricoles restées indépendantes, dans le but
| |
| 1. Souchon, Leseo-M~ de f~'MM~Mreen Allemagne,p. 39et s. Muséesocial,
| |
| ~HKa/es,juillet 1902. L'organisation coopérative de la vente des céréales en
| |
| ~/e!?:a.</neet en ~<c/!p. Ministère de l'agriculture, Bulletin mensue). avritjuin
| |
| iSOi.
| |
| 2. On signale toutefois en Sicile, en Corse et en Algérie quelques essais tout
| |
| récents de coopérativesde travail prenant a. bail un domaine pour le cultiver.
| |
| LA. COOPÉRATION 237
| |
| de donner à leurs produits une certaine élaboration industrielle et de
| |
| les écouler sous leur nouvelle forme. Ici donc, la coopération consiste,
| |
| de la part du sociétaire, non pas à fournir son travail le cas
| |
| est exceptionnel, mais à livrer ses produits et à profiter des services
| |
| rendus par la société.
| |
| La coopération de production est encore rare, parmi les agriculteurs,
| |
| pour la fabrication du pain et la préparation de la viande de
| |
| boucherie. Les boulangeries coopératives rurales sont nombreuses,
| |
| mais elles ont pour but de distribuer le pain à leurs membres, et doiventêtre
| |
| par conséquent rangées parmi les sociétés de consommation.
| |
| Quant aux moulins coopératifs et boulangeries établis par des cultivateurs
| |
| de blé pour la vente aux consommateurs, ils sont tout à
| |
| fait exceptionnels en France et au dehors; ce n'est guère qu'en Prusse
| |
| que les moulins coopératifs ont pris quelque extension. Du côté des
| |
| éleveurs, les tentatives faites pour créer des abattoirs ei. des boucheries
| |
| coopératives vendant la viande au détail ont généralement échoué,
| |
| àcausedel'indiS'érence des associés ou de l'indélicatesse des gérants.
| |
| Pour les deux articles les plus importants de l'agriculture et de l'alimentation,
| |
| le pain et la viande, les producteurs ne sont donc pas encore
| |
| parvenus à établir des relations directes avec les consommateurs.
| |
| De même, les coopératives agricoles sont encore peu nombreuses
| |
| dans certaines industries dérivées telles que la brasserie, la féculerie,
| |
| la fabrication des conserves, de l'huile, du sucre, de la chicorée, etc.
| |
| Les distilleries coopératives, il est vrai, paraissent s'accroître dans
| |
| certains pays; mais il en est peu qui soient de véritables entreprises
| |
| coopératives, formées par des producteurs agricoles. Peut-être la
| |
| coopération s'étendra-t-eUe un jour dans ces différentes industries
| |
| de transformation; mais, actuellement, il faut reconnaître qu'elle y
| |
| est très peu développée.
| |
| Au contraire, la coopération s'est appliquée avec un plein succès à
| |
| la production du beurre et du fromage. La concentration de l'industrie
| |
| du beurre dans les laiteries coopératives est une conséquence de
| |
| l'introduction des écrémeuses centrifuges à vapeur. Du jour, en effet,
| |
| ou la fabrication du beurre est devenue mécanique, elle a dû sortir
| |
| de la sphère des préparations domestiques qui se font à la ferme; elle
| |
| réclamait un mode de travail collectif, et des capitaux qui ne pouvaient
| |
| se détourner de i'ag'riculture; elle cessait donc d'être une
| |
| occupation accessoire des cultivateurs pour devenir une industrie
| |
| -distincte. Mais comme elle n'exigeait pas des capitaux aussi considérables
| |
| que la fabrication du sucre, elle convenait parfaitement à la
| |
| coopération.
| |
| 238 LES SYSTÈMES SOCIALISTES ET L'ÉVOLUTION ÉCONOMIQUE
| |
| Pour la fondation d'une laiterie, un certain nombre d'herbagers
| |
| s'associent; ils apportent leurs capitaux, ou bien ils empruntent le
| |
| surplus nécessaire; ils s'engagent à fournir tout leur lait à la coopérative,
| |
| et, après avoir fixé la rémunération du capital à un taux invariable,
| |
| ils se répartissent l'excédent du bénéfice au prorata du lait
| |
| qu'ils ont livré. Cette combinaison est éminemment favorable aux
| |
| petits cultivateurs; grâce à l'association, ils produisent le beurre suivant
| |
| les procédés les plus perfectionnés, en réalisant de notables économies
| |
| ils utilisent les sous-produits dans des porcheries annexes;
| |
| ils organisent la vente et les envois à l'étranger. La société coopérative
| |
| contrôle la qualité des livraisons, garantit la pureté des produits,
| |
| et agit sur ses membres pour l'amélioration du bétail et des pâtures.
| |
| Aussi les laiteries coopératives sont-elles devenues, depuis une
| |
| vingtaine d'années, un organe essentiel de l'économie rurale dans
| |
| tous les pays de pâturages, principalementpour les petits cultivateurs
| |
| possédant une ou deux vaches. En France, leur groupe principal se
| |
| trouve dans les Charentes et le Poitou, où elles se sont réunies en
| |
| Association centrale pour les achats collectifs; l'Association se compose
| |
| de 50000 cultivateurs possédant chacun deux vaches en
| |
| moyenne, et réalise un chiffre de ventes de 24 millions; mais elle n'a
| |
| pas encore su organiser l'exportation. En Belgique, les laiteries coopératives
| |
| comprennent 47 000 sociétaires, et vendent pour 22 millions
| |
| de produits. En Irlande, elles ont 24000 membres et font un
| |
| chiffre d'affaires semblable. En Allemagne, elles sont très nombreuses
| |
| un millier d'entre elles, 1200 sur 2S42, réunies dans le
| |
| Reichsverband, comptent 110000 adhérents, et leur paient dans
| |
| l'année 123 millions de francs pour le lait qu'elles en reçoivent. On
| |
| les rencontre encore en Suisse, dans l'Italie du Nord, au Tyrol, en
| |
| Hollande, en Hongrie, en Suède et Norvège, en Finlande, aux Etats-
| |
| Unis, au Canada, jusqu'en Australie, en Nouvelle-Zélande et en
| |
| Sibérie. Partout elles s'ingénient à trouver des débouchés; elles
| |
| fondent des agences et magasins de vente, installent des services
| |
| frigorifiques pour le transport, et cherchent généralement, avec
| |
| l'appui des pouvoirs publics, à conquérir le marché anglais.
| |
| Mais c'est surtout au Danemark que les paysans, associés dans les
| |
| laiteries coopératives, ont obtenu les plus beaux résultats. Dans ce
| |
| pays, les petits propriétaires cultivateurs, qui occupent la plus
| |
| grande partie du sol, sont presque tous affiliés à des sociétés agricoles
| |
| comme consommateurs ou comme producteurs. Les laiteries
| |
| coopératives, qui comprennent 150000 membres, attirent à elles
| |
| presque tout le lait du pays en offrant les prix les plus avantageux,
| |
| LA COOPÉRATION &39'
| |
| .11.
| |
| et vendent annuellement du beurre pour une somme de 210 millionsde
| |
| francs. Elles ont su faire l'éducation du cultivateur comme herbager
| |
| et nourrisseur. Elles ont aussi organisé l'exportation sur des.
| |
| bases excellentes fédérées dans ce but, elles donnent à leurs produits
| |
| la garantie d'une marque unique, les préparent suivant les convenances
| |
| particulières de leur clientèle anglaise, et sont ainsi parvenues
| |
| à fournir à l'Angleterre près de la moitié du beurre que ce pays
| |
| demande a l'étranger. Les exportations de beurre danois se sont élevées
| |
| en vingt-deux ans de 28 à 213 millions de francs; ce succès peut
| |
| être attribué complètement à la coopération, dont les premiers essais
| |
| ne remontent pas au delà de 1883.
| |
| Il faut mettre en regard de ces résultats ceux qui ont été obtenus
| |
| par les abattoirs et les fabriques coopératives de salaisons de porc,
| |
| industrie annexe de celle du beurre un débit de 60 millions de francs,
| |
| un même étan donné à l'exportation vers l'Angleterre. Les coopératives
| |
| agricoles danoises sont devenues les principaux fournisseurs..
| |
| des sociétés de consommation anglaises. Des relations permanentes
| |
| se sont établies entre les Unions danoises d'exportation eties IfAo~esales,
| |
| et leurs marchés portent sur le lait, le beurre, le lard et les
| |
| oeufs par quantités considérables (63 millions de fr. en 1903).
| |
| Ce mouvement coopératif au Danemark est d'autant plus remarquable,
| |
| qu'il est dû à l'initiative des petits cultivateurs; les propriétaires
| |
| des grandes fermes et des châteaux n'y ont adhéré que plustard,
| |
| sous l'empire de la nécessité. Les laiteries coopératives, en donnant
| |
| de plus hauts prix et en exerçant un contrôle rigoureux sur les
| |
| livraisons de leurs membres, ont triomphé desfabriques capitalistes;
| |
| celles-ci disparaissent peu à peu devant la concurrence coopérative.
| |
| Le même phénomène s'observe d'ailleurs en Suède, en Belgique, dans
| |
| l'ouest de la France et aux États-Unis J.
| |
| Dans divers pays comme l'Italie du Nord, les laiteries coopératives
| |
| fabriquent en même temps du fromage; ailleurs, les fromageries cool.
| |
| DeRocquigny,La coopérationdeproductionen a~'cMHM!'?,p. 88, Guillaumin,
| |
| 1896,in-8". – Tiéfaine, ~M ~HertM coop~-a~'UMe~ France, p. 23, 247, 2SS, 290,
| |
| Lille, Robbe, 1901,in-8". Destrée et Vandervetde, Le socialisme en Belgique,
| |
| p. 328,Giard, 1898,in-8°. Cesfaits ne confirmentpas les pronosticsde M.Kautsky.
| |
| Aprèsun tableau lamentable de la situation du paysan coopérateur, tyrannisé par
| |
| l'association, contraint par elle d'améliorer ses procédésde culture et d'élevage,
| |
| privé par elle du lait nécessaire à son alimentation, M. Kaatshy prévoitune crise
| |
| de l'industrie laitière qui sapera de nombreuses existences d'agriculteurs, et
| |
| annonce commefin inévitable des coopérativesagricoles de production leur transformation
| |
| en fabriques capitalistes (La question agraire, trad. Milhaud, p. 419,
| |
| Giard, tMO,m-8°).Comp.VanderveMe,La coopérationrurale en Belgique, Revued'économie
| |
| politique, fév. i902, p. 145.
| |
| -240 LES SYSTÈMES SOCIALISTES ET L'ÈVOLUTION ÉCONOMIQUE
| |
| .pératives existent à l'état distinct. Ainsi fonctionnent les nombreuses
| |
| et antiques /rMt~erM de la Suisse et du Jura français, modestes asso-
| |
| 'ciations qui peuvent se constituer avec un capital très restreint. Des
| |
| sociétés semblables existent encore en Allemagne, en Hollande et dans
| |
| d'autres pays. Mais la fabrication du fromage, n'exigeant pas un
| |
| matériel coûteux, se fait souvent encore à la ferme, et ne réclame pas
| |
| la coopération comme la fabrication du beurre.
| |
| Il reste enfin à signaler, parmi les coopératives agricoles de pro-
| |
| -duction, les caves coopératives, IFMseroerctHc de l'Allemagne et de
| |
| la Suisse, jSMerc~eKosMHscAa/~H de la Transylvanie et du Tyrol,
| |
| Cantine sociali italiennes. Il faut aller dans les vallées de l'Ahr, du
| |
| Rhin et de la Moselle pour voir, comme au Danemark, ce que peut
| |
| réaliser le paysan par ses propres efforts, quand il est animé d'un
| |
| .esprit d'association résolu et agissant. Par leurs coopératives, les
| |
| petits vignerons ont su se contraindre réciproquement à l'améliora-
| |
| .tion de leurs procédés de culture, créer des caves collectives, appliquer
| |
| les méthodes scientifiques à la vinification et à la conservation
| |
| du vin, et obtenir un produit parfaitement sain, durable et homo-
| |
| ..gène Ils ont entrepris d'organiser la vente et d'atteindre directement
| |
| le consommateur; leurs efforts dans cette voie, contrariés
| |
| par les résistances du commerce de détail, ont été peut-être moins
| |
| heureux; mais les conventions passées par les coopératives viticoles
| |
| -avec les syndicats de négociants en vins paraissent donner de bons
| |
| résultats.
| |
| ~oc!<~M de crédit caisses }'K)'a'7es. L'agriculteur a besoin de
| |
| -crédit, puisque la culture intensive exige des capitaux; le paysan,
| |
| jadis opprimé par l'usurier, a appris à s'en procurer par l'association.
| |
| Dans les caisses rurales, les associés se fournissent mutuellement le
| |
| crédit, soit en apportant des capitaux, soit en les empruntant sous
| |
| fleur responsabilité collective, limitée ou solidaire. Les caisses locales
| |
| reçoivent les épargnes en dépôt, font des avances à leurs membres
| |
| ou escomptent leurs effets; les caisses centrales des unions fournis-
| |
| .sent parfois aux caisses affiliées le fonds de roulement, réescomptent
| |
| les effets, et règlent les mouvements de fonds entre les caisses
| |
| locales suivant leurs besoins particuliers.
| |
| Depuis les premières fondations des grands initiateurs, Raiffeisen
| |
| 'et Schulze-Delitzsch, qui remontent à un demi-siècle à peine, la coopération
| |
| de crédit a pris un immense développement dans certains
| |
| pays. L'Allemagne, qui en fut le berceau, tient la tête du mouve-
| |
| 1. Berget,La coopérationdans ta viticultureeuropéenne,Lille, Devos,1902,in-8".
| |
| LA COOPÉRATION s.4i
| |
| LES SYSTÈMES SOCIALISTES. 16
| |
| ment 13 000 sociétés de crédit, la plupart affiliées au Reichsverband,
| |
| d'autres à des Unions régionales moins considérables, d'autres enfin,
| |
| 'comprenant à la fois des agriculteurs, des commerçants et des industdureniel1sc6,
| |
| a0p0àital0l'U,0n0ioamcnteimognbésrneésr,eatlecfoodmnedpssossédoecidérteééssceurlSvtiecv,hauteldzueer-sD37el0iptzomsucrihll;iloenssutrnodipseerfqsrouanannrctessl;
| |
| un chiffre d'avances, en fin d'année (1903), dépassant 2 milliards;
| |
| pour compléter le système et fortifier les sociétés locales, des caisses
| |
| centrales établies par les grandes Unions; au sommet, la Caisse
| |
| centrale des associations coopératives, créée par l'État pour faire des
| |
| -avances à un taux modéré et remplir l'office de banque régulatrice
| |
| des mouvements de fonds; tel est l'imposant édifice du crédit coopératif
| |
| en Allemagne.
| |
| nisAatuiocnun gpaeryms anniequpe;eut troiuvtaelfisoeisr, avle'Acutcriecthtee vapstreésenettepuieslslaen-mteêmeorgau-n
| |
| 'ensemble considérable de 5 600 caisses de crédit, avec 1 325 000 adhérents
| |
| et un capital de 165 millions de francs. Partout ailleurs, les
| |
| -caisses rurales jouent un rôle plus modeste; mais si la Suisse et le
| |
| Danemark n'en comptent qu'un petit nombre, si les pays anglo-
| |
| 'saxons paraissent décidément réfractaires à cette forme de la coopération,
| |
| les banques agricoles progressent sensiblement en Hongrie
| |
| -(t 6SOsociétés, 367000 adhérents), en Italie, en Roumanie, en Russie,
| |
| en Serbie, en Belgique et en Hollande. La France est un des pays où
| |
| l'organisation du crédit agricole est la moins avancée 1500 caisses
| |
| rurales, la plupart très restreintes, 41 caisses régionales, un chiffre
| |
| ,de prêts ne dépassant pas annuellement 65 millions, c'est peu relativement
| |
| à l'Allemagne et à l'Autriche; mais le mouvement y est
| |
| -encore récent.
| |