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| invariable, elles sont nées des circonstances qui viennent d'être | | invariable, elles sont nées des circonstances qui viennent d'être |
| relatées. | | relatées. |
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| ''* § I. Cartels'' | | ''* § I. Cartels'' |
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Ligne 924 : |
| nombreuses maisons de détail, comme c'est le cas en Angleterre | | nombreuses maisons de détail, comme c'est le cas en Angleterre |
| dans le commerce du thé. | | dans le commerce du thé. |
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| Les cartels les mieux organisés ne procurent des économies | | Les cartels les mieux organisés ne procurent des économies |
| aux intéressés que sur les frais de vente, de réclame et d'intermédiaires | | aux intéressés que sur les frais de vente, de réclame et d'intermédiaires; |
| les comptoirs de vente eux-mêmes ne réalisent qu'imparfaitement | | les comptoirs de vente eux-mêmes ne réalisent qu'imparfaitement |
| l'unité commerciale, et n'opèrent en aucune façon la | | l'unité commerciale, et n'opèrent en aucune façon la |
| centralisation industrielle. Aussi les entreprises qui se font concurrence | | centralisation industrielle. Aussi les entreprises qui se font concurrence |
| dans une même branche, si elles veulent supprimer les inconvénients | | dans une même branche, si elles veulent supprimer les inconvénients |
| d'une production mal coordonnée, ou si elles ont besoin .“ | | d'une production mal coordonnée, ou si elles ont besoin |
| d'échapper aux lois contre les coalitions, doivent aller plus loin dans | | d'échapper aux lois contre les coalitions, doivent aller plus loin dans |
| la voie des sacrifices, et renoncer totalement à leur individualité pour | | la voie des sacrifices, et renoncer totalement à leur individualité pour |
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| fusions. Aux États-Unis, au contraire, la concurrence plus ardente a | | fusions. Aux États-Unis, au contraire, la concurrence plus ardente a |
| déterminé les entreprises rivales à s'amalgamer en corporations | | déterminé les entreprises rivales à s'amalgamer en corporations |
| unitaires et centralisées, qui portent le nom de ~'M~ en souvenir | | unitaires et centralisées, qui portent le nom de ''trusts'' en souvenir |
| d'un mode de constitution aujourd'hui abandonné. | | d'un mode de constitution aujourd'hui abandonné. |
| Les formes juridiques du trust peuvent varier; tantôt la corpora- | | Les formes juridiques du trust peuvent varier; tantôt la corporation n'est propriétaire que de la majorité des actions dans les |
| 1. Macrasty, Ty'M~sand <AsS~e, p. !C4 et s. – Borgius, Wan~M~ .M
| | diverses sociétés amalgamées; c'est le ''holding trust'', dont ''l'US Steel |
| tMo~frMenDe<a:<feV, Ârchiv fur Gesetzgebungde Brann,iS99, t. X!H,p. ?8et s.
| | Corporation'', ou trust de l'acier, est le type le plus remarquable; |
| 2. VoirAnnexeII, 3°.– Les renseignements tes ptus completssur )es trusts aetaetlement
| |
| existants se trouvent dans Martin Saint-Léon, Cartel e< ft-a~s, LccotTre.
| |
| M03,m-8".
| |
| 152 LES SYSTEMES SOCIALISTES ET L'ÉVOLUTION ECONOMIQUE
| |
| tion _na'.est propriétaire que d'te l1a majorité des actions dans les
| |
| diverses sociétés amalgamées c'est le holding ~-M~, dont 1' S. Steel | |
| Co?'po?'a<!on, ou trust de l'acier, est le type le plus remarquable;
| |
| tantôt la nouvelle compagnie est directement propriétaire de tous les | | tantôt la nouvelle compagnie est directement propriétaire de tous les |
| immeubles et de tout l'outillage des anciennes entreprises, qui ont | | immeubles et de tout l'outillage des anciennes entreprises, qui ont |
| totalement disparu a la suite d'une fusion complète; tel est le cas de | | totalement disparu à la suite d'une fusion complète; tel est le cas de |
| l'.lN:e?'MaK SM~ar /~)w~ Co. Mais ces différences ne portent guère | | l'''American Sugar Refining Co.'' Mais ces différences ne portent guère |
| que sur la forme; bien que la première combinaison présente peutêtre | | que sur la forme; bien que la première combinaison présente peut-être |
| moins de cohésion que la seconde, les caractères et les avantages | | moins de cohésion que la seconde, les caractères et les avantages |
| économiques de l'amalgamation sont à peu près les mêmes dans les | | économiques de l'amalgamation sont à peu près les mêmes dans les |
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Ligne 966 : |
| que les établissements les mieux agencés, de manière à restreindre au | | que les établissements les mieux agencés, de manière à restreindre au |
| minimum les frais généraux, le coût de la main-d'oeuvre et celui des | | minimum les frais généraux, le coût de la main-d'oeuvre et celui des |
| transports. C'est ainsi que le H~M~ 7~'M~, au moment où il s'est | | transports. C'est ainsi que le ''Whisky trust'', au moment où il s'est |
| constitué, a fermé 68 fabriques sur 80, sans réduire cependant la | | constitué, a fermé 68 fabriques sur 80, sans réduire cependant la |
| production. Régissant souverainement toute la production dans les | | production. Régissant souverainement toute la production dans les |
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| appliquée, en affectant chaque fabrique à une production très | | appliquée, en affectant chaque fabrique à une production très |
| spécialisée il peut aussi donner à la plupart de ses usines un fonctionnement | | spécialisée il peut aussi donner à la plupart de ses usines un fonctionnement |
| intégral et continu, en faisant supporter les inévitables àcoups | | intégral et continu, en faisant supporter les inévitables à-coups |
| de la production par un petit nombre d'entre elles désignées | | de la production par un petit nombre d'entre elles désignées |
| à l'avance; il peut étendre à toutes ses fabriques les progrès | | à l'avance; il peut étendre à toutes ses fabriques les progrès |
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| Mais l'activité et l'esprit de progrès ne risquent-ils pas de se | | Mais l'activité et l'esprit de progrès ne risquent-ils pas de se |
| ralentir dans ces vastes organisations bureaucratiques, surtout si | | ralentir dans ces vastes organisations bureaucratiques, surtout si |
| LA CONCENTRATIONINDUSTRIELLEET COMMERCIALE i53
| |
| elles sont à l'abri de la concurrence? Les administrateurs des trusts | | elles sont à l'abri de la concurrence? Les administrateurs des trusts |
| ne le pensent pas; ils entretiennent l'émulation entre les directeurs | | ne le pensent pas; ils entretiennent l'émulation entre les directeurs |
| de leurs diSérentes usines par une comparaison continuelle des frais | | de leurs différentes usines par une comparaison continuelle des frais |
| et des bénéfices opérés dans chacune d'elles, et les intéressent par | | et des bénéfices opérés dans chacune d'elles, et les intéressent par |
| des primes calculées suivant le chiffre d'affaires de leurs établissements. | | des primes calculées suivant le chiffre d'affaires de leurs établissements. |
Ligne 1 033 : |
Ligne 1 025 : |
| de la production pour mettre fin à une concurrence ruineuse; diminuer | | de la production pour mettre fin à une concurrence ruineuse; diminuer |
| les frais et conquérir les marchés extérieurs. | | les frais et conquérir les marchés extérieurs. |
| 1S~ LES SYSTÈMES SOCIALISTES ET L'ÉVOLUTION ÉCONOMIQUE
| | |
| Les Américains reconnaissent la force du mouvement qui les | | Les Américains reconnaissent la force du mouvement qui les |
| entraîne; ils attribuent volontiers à la constitution des trusts leur | | entraîne; ils attribuent volontiers à la constitution des trusts leur |
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| faibles salaires que dans les branches de production où les trusts ne | | faibles salaires que dans les branches de production où les trusts ne |
| sont pas dominants. Aussi le mot d'ordre est-il aujourd'hui de | | sont pas dominants. Aussi le mot d'ordre est-il aujourd'hui de |
| 'combattre les abus de ces formidables engins de domination, sans se
| | combattre les abus de ces formidables engins de domination, sans se |
| priver des avantages qu'ils comportent. | | priver des avantages qu'ils comportent. |
| Le développement des trusts aux États Unis est un fait récent; | | Le développement des trusts aux États Unis est un fait récent; |
| 'en 1900, sur 185 trusts relevés par le Census, 12 seulement avaient une
| | en 1900, sur 185 trusts relevés par le Census, 12 seulement avaient une |
| origine antérieure à 1890, tandis que 92 s'étaient formés de juin 1899 | | origine antérieure à 1890, tandis que 92 s'étaient formés de juin 1899 |
| a juin 1900. Il est assez difficile d'en faire le dénombrement exact,
| | à juin 1900. Il est assez difficile d'en faire le dénombrement exact, |
| sans confondre avec les véritables trusts formés par amalgation les | | sans confondre avec les véritables trusts formés par amalgation les |
| simples eo?'Me~, les poolsou cartels, et les sociétés qui se sont.agrandies | | simples trusts, les pools ou cartels, et les sociétés qui se sont agrandies |
| par achat d'entreprises concurrentes. Le Census de 1900 ne | | par achat d'entreprises concurrentes. Le Census de 1900 ne |
| compte que 18S trusts, et ne leur attribue qu'une part assez faible | | compte que 185 trusts, et ne leur attribue qu'une part assez faible |
| dans l'ensemble de l'industrie nationale; ils n'occuperaient que | | dans l'ensemble de l'industrie nationale; ils n'occuperaient que |
| '8 p. 100 des salariés de l'industrie, et ne fourniraient que 14 p. 100
| | 8 p. 100 des salariés de l'industrie, et ne fourniraient que 14 p. 100 |
| de la production industrielle. Mais ce recensement, qui est antérieur | | de la production industrielle. Mais ce recensement, qui est antérieur |
| à la formation du trust de l'acier, est probablement incomplet; des | | à la formation du trust de l'acier, est probablement incomplet; des |
| statistiques plus récentes, d'un caractère semi-officiel, donnent les | | statistiques plus récentes, d'un caractère semi-officiel, donnent les |
| noms de 387, voire même de 443 trusts proprement dits. | | noms de 387, voire même de 443 trusts proprement dits. |
| PlusdifSciio encore parait être l'estimation de leur capital. Il est
| | Plus difficile encore parait être l'estimation de leur capital. Il est |
| certainement considérable le Census de 1900 évaluait le montant des | | certainement considérable; le Census de 1900 évaluait le montant des |
| actions et obligations émises par les trusts à 1S milliards de francs; | | actions et obligations émises par les trusts à 15 milliards de francs; |
| suivant une estimation de 1902, le capital autorisé s'élèverait à | | suivant une estimation de 1902, le capital autorisé s'élèverait à |
| 3S milliards de francs pour 387 corporations, et, suivant une autre,
| | 35 milliards de francs pour 387 corporations, et, suivant une autre, |
| &46 milliards pour 443 trusts'. Mais ce capital est toujours arrosé
| | à 46 milliards pour 443 trusts. Mais ce capital est toujours arrosé |
| {M-o~et'ed)bien au delà de la valeur réelle des établissements, dans le | | {''Watered'') bien au delà de la valeur réelle des établissements, dans le |
| but de satisfaire aux exigences de tous ceux dont le concours est | | but de satisfaire aux exigences de tous ceux dont le concours est |
| nécessaire à la formation du trust: grands industriels qui ne consentent | | nécessaire à la formation du trust: grands industriels qui ne consentent |
| à la vente de leurs usines ou à l'échange de leurs titres qu'avec | | à la vente de leurs usines ou à l'échange de leurs titres qu'avec |
| une majoration considérable, banquiers etpromoteurs qui cherchent | | une majoration considérable, banquiers et promoteurs qui cherchent |
| un énorme profit pour leurs avances et leurs démarches; souvent | | un énorme profit pour leurs avances et leurs démarches; souvent |
| .aussi, l'exagération du capital est destinée à dissimuler au public le
| | aussi, l'exagération du capital est destinée à dissimuler au public le |
| taux réel des dividendes. Le Census de 1900 constate lui-même qu'à | | taux réel des dividendes. Le Census de 1900 constate lui-même qu'à |
| côté d'un capital de 3093 millions de dollars., valeur d'émission, les | | côté d'un capital de 3093 millions de dollars, valeur d'émission, les |
| -établissements des 188 trusts recensés n'avaient qu'une valeur
| | établissements des 188 trusts recensés n'avaient qu'une valeur |
| i. VoirAnnexeU, 2°. Un auteur américain, M. Collier,évalue le capital des
| |
| trusts a 42 milliards de francs au {" janvier 1900(CoHier,T/MT;'M~ p. ?!,New-
| |
| York, Baker &Taytor C",MOO,in-12).
| |
| LA CONCENTRATION INDUSTRIELLE ET COMMERCIALE Ï5S
| |
| d'inventaire de 1 436 millions de dollars. La surcapitalisation serait | | d'inventaire de 1 436 millions de dollars. La surcapitalisation serait |
| donc en moyenne du double de la valeur réelle; elle a été du quintuple | | donc en moyenne du double de la valeur réelle; elle a été du quintuple |
| pour le Shipbuilding Trust, qui a sombré en 1904. | | pour le Shipbuilding Trust, qui a sombré en 1904. |
| Les promoteurs cherchent à justiûer la surcapitalisation en disant | | Les promoteurs cherchent à justifier la surcapitalisation en disant |
| que tout capital doit s'estimer d'après son revenu réel, d'après sa | | que tout capital doit s'estimer d'après son revenu réel, d'après sa |
| capacité d'acquisition, et que, sur cette base, les émissions ne sont | | capacité d'acquisition, et que, sur cette base, les émissions ne sont |
| pas exagérées. C'est reconnaître implicitementque la surcapitalisation | | pas exagérées. C'est reconnaître implicitement que la surcapitalisation |
| consiste en définitive dans la capitalisation du revenu du monopole, | | consiste en définitive dans la capitalisation du revenu du monopole, |
| et qu'elle rend nécessaire, pour la rémunération du capital, une certaine | | et qu'elle rend nécessaire, pour la rémunération du capital, une certaine |
| exploitation du public. C'est aussi escompter d'une façon | | exploitation du public. C'est aussi escompter d'une façon |
| aventureuse les bénéSces à venir. L'exagération du capital est certainement | | aventureuse les bénéfices à venir. L'exagération du capital est certainement |
| dangereuse pour les souscripteurs et pour les consommateurs | | dangereuse pour les souscripteurs et pour les consommateurs; |
| elle menace la solidité de i'édiBce, au moins au point de vue | | elle menace la solidité de l'édifice, au moins au point de vue |
| financier, et détermine aujourd'hui une crise aux Etats-Unis. Mais | | financier, et détermine aujourd'hui une crise aux Etats-Unis. Mais |
| si la constitution actuelle de certains trusts est précaire, même chez | | si la constitution actuelle de certains trusts est précaire, même chez |
Ligne 1 095 : |
Ligne 1 083 : |
| combinaisons financières hasardeuses qui l'ont entourée à sa naissance. | | combinaisons financières hasardeuses qui l'ont entourée à sa naissance. |
| Les trusts dominent les principales branches de la grande production | | Les trusts dominent les principales branches de la grande production |
| en Amérique fer et aciers, machines, appareils électriques, | | en Amérique : fer et aciers, machines, appareils électriques, |
| produits chimiques, sucre, alcool, pétrole, glace, biscuits, sel, bière, | | produits chimiques, sucre, alcool, pétrole, glace, biscuits, sel, bière, |
| tabacs, papier, verre, textiles, cuir, bois, etc. Certains d'entre eux | | tabacs, papier, verre, textiles, cuir, bois, etc. Certains d'entre eux |
| ont des dimensions colossales. Le Census de 1900 en signale 13 | | ont des dimensions colossales. Le Census de 1900 en signale 13 |
| dont le capital d'émission dépasse 330 millions de francs c'est le | | dont le capital d'émission dépasse 330 millions de francs: c'est le |
| trust des cuirs (~. -S. Zea~r C"), au capital de 637 millions de | | trust des cuirs (''US Leather''), au capital de 637 millions de |
| francs la Continental Y~acco C° et le trust du pétrole, au capital | | francs; la ''Continental Tobacco C°'' et le trust du pétrole, au capital |
| de 488 millions chacun les trusts du cuivre, du sucre, des voitures | | de 488 millions chacun; les trusts du cuivre, du sucre, des voitures |
| PuIImann, au capital de 370 à 380 millions, etc. Le plus ancien des
| | Pullmann, au capital de 370 à 380 millions, etc. Le plus ancien des |
| grands trusts, et l'un des plus prospères, est celui du pétrole, la | | grands trusts, et l'un des plus prospères, est celui du pétrole, la |
| S~ndar~ 0~ C°, qui a distribué en 1900, d'après le Census, un dividende
| | Standard 0il C°, qui a distribué en 1900, d'après le Census, un dividende |
| de 223 millions de francs, soit &Sp. 100 du capital; il est vrai | | de 223 millions de francs, soit 45 p. 100 du capital; il est vrai |
| que ce capital n'est pas arrosé. | | que ce capital n'est pas arrosé. |
| Mais le trust le plus gigantesque est celui de l'acier, 1' Steel | | Mais le trust le plus gigantesque est celui de l'acier, l'''US Steel |
| Corporation. II n'est pas seulement remarquable par l'énormité de | | Corporation''. II n'est pas seulement remarquable par l'énormité de |
| son capital (7 200 millions de francs, dont S 300 millions en actions) | | son capital (7 200 millions de francs, dont 5 300 millions en actions) |
| il l'est aussi par la complète intégration industrielle qu'il a su opérer. | | il l'est aussi par la complète intégration industrielle qu'il a su opérer. |
| Il réunit en enetsous une même direction des gisements de minerais, | | Il réunit en en effet sous une même direction des gisements de minerais, |
| des mines de houille, des carrières de pierres à chaux, une centaine | | des mines de houille, des carrières de pierres à chaux, une centaine |
| de navires pour les transports sur les grands lacs, des docks et | | de navires pour les transports sur les grands lacs, des docks et |
| embarcadères, un réseau de voies ferrées sur lesquelles circulent | | embarcadères, un réseau de voies ferrées sur lesquelles circulent |
| 156 LES SYSTÈMES SOCIALISTES ET L'ÉVOLUTION ÉCONOMIQUE
| |
| 28000 wagons, des hauts fourneaux et des usines de transformation | | 28000 wagons, des hauts fourneaux et des usines de transformation |
| qui se chiffrent par centaines. Il occupe 168000 salariés, et contrôle | | qui se chiffrent par centaines. Il occupe 168000 salariés, et contrôle |
| 60 à 80 p. 100 de la production américaine suivant les articles; | | 60 à 80 p. 100 de la production américaine suivant les articles; |
| en 1902, son produit brut s'élevait à 3 milliards de francs, ses recettes | | en 1902, son produit brut s'élevait à 3 milliards de francs, ses recettes |
| nettes à près d'un demi-milliard. H présente enfin, dans sa constitution, | | nettes à près d'un demi-milliard. Il présente enfin, dans sa constitution, |
| ce caractère particulièrement intéressant d'être formé par l'amalgamation | | ce caractère particulièrement intéressant d'être formé par l'amalgamation |
| de il corporations, dont quelques-unes étaient déjà, dans | | de 11 corporations, dont quelques-unes étaient déjà, dans |
| leur spécialité métallurgique, des trusts considérables c'est donc un | | leur spécialité métallurgique, des trusts considérables; c'est donc un |
| trust de trusts, une combinaison dernière qui est comme le couronnement | | trust de trusts, une combinaison dernière qui est comme le couronnement |
| d'une organisation collective de l'industrie. | | d'une organisation collective de l'industrie. |
Ligne 1 134 : |
Ligne 1 121 : |
| coalitions de spéculateurs, les trusts proprement dits se sont multipliés | | coalitions de spéculateurs, les trusts proprement dits se sont multipliés |
| depuis 1898. D'après un état dressé en 1901, et inséré dans le | | depuis 1898. D'après un état dressé en 1901, et inséré dans le |
| Rapport de la Commission industrielte instituée en 1S98 par la | | Rapport de la Commission industrielle instituée en 1898 par la |
| Chambre des représentants aux Etats-Unis, le capital des trusts | | Chambre des représentants aux Etats-Unis, le capital des trusts |
| anglais, qui n'est pas dilué comme celui de leurs congénères américains, | | anglais, qui n'est pas dilué comme celui de leurs congénères américains, |
| montait alors a 2 300 millions de francs; sur 35 trusts relevés | | montait alors à 2 300 millions de francs; sur 35 trusts relevés |
| dans cet état, 21 possédaient un capital supérieur à 2S millions, et | | dans cet état, 21 possédaient un capital supérieur à 25 millions, et |
| 6 un capital variant entre 170 et 230 millions. Ces consolidations se | | 6 un capital variant entre 170 et 230 millions. Ces consolidations se |
| rencontrent'principalement dans l'industrie textile et les industries | | rencontrent principalement dans l'industrie textile et les industries |
| connexes, fileterie, filature, retorderie, peignage de laine, bonneterie, | | connexes, fileterie, filature, retorderie, peignage de laine, bonneterie, |
| fabrication de tulles et rubans, teinturerie, impressions sur étoues | | fabrication de tulles et rubans, teinturerie, impressions sur étoues |
Ligne 1 153 : |
Ligne 1 140 : |
| de détail et des transports. Ces combinaisons ne paraissent pas | | de détail et des transports. Ces combinaisons ne paraissent pas |
| d'ailleurs aussi lucratives en Angleterre qu'aux Etats-Unis, peut-être | | d'ailleurs aussi lucratives en Angleterre qu'aux Etats-Unis, peut-être |
| à cause d'une administration moins centralisée'. | | à cause d'une administration moins centralisée. |
| Il existe enfin des trusts internationaux, comme il existe des | | Il existe enfin des trusts internationaux, comme il existe des |
| cartels internationaux; on en trouve pour la dynamite Nobel, le | | cartels internationaux; on en trouve pour la dynamite Nobel, le |
| i. Macrosty,y~'K~sand //tcS~a/e, chap. vin et ix.
| | borax, le nickel, le mercure. Le trust de l'Océan (International Mercantile |
| LA CONCENTRATION INDUSTRIELLE ET COMMERCIALE tS7
| | Marine C°) est apparu à sa naissance comme un trust de |
| borax, le nickel, le mercure. Le trust de l'Océan (International ~rcantile | |
| ~aWMe C°) est apparu à sa naissance comme un trust de
| |
| grandes compagnies anglaises et américaines, et un cartel formé | | grandes compagnies anglaises et américaines, et un cartel formé |
| entre ce trust et des compagnies allemandes et hollandaise.. | | entre ce trust et des compagnies allemandes et hollandaise. |
| § III. Les effets du monopole.
| |
| Certains trusts ne sont que de vastes entreprises ayant une large
| |
| part dans le chiffre total des affaires de même nature de leur pays,
| |
| sans en détenir cependant le monopole. Mais tous les trusts tendent
| |
| naturellement au monopole, et beaucoup d'entre eux ont réussi à
| |
| l'établir sur un marché local ou sur le marché national, quelques-uns
| |
| même sur le marché universel. Plusieurs cartels, même parmi ceux
| |
| qui ne sont pas constitués en comptoirs de vente, sont aussi parvenus
| |
| au monopole, avec cette différence qu'ils ne sont pas des corporations
| |
| fermées.
| |
| Le monopole se caractérise par le pouvoir de fixer les prix. Il suffit
| |
| à un trust ou à un cartel, pour le posséder effectivement, de contrô)
| |
| er 80 à 90 p. 100 du débit total de la marchandise; le prix établi
| |
| par le trust est alors accepté comme le prix du marché, et les concurrents
| |
| qui subsistent encore l'adoptent eux-mêmes.
| |
| Quel que soit le monopoleur, entreprise unitaire simple, fédération
| |
| d'entreprises (cartel), ou entreprise unitaire d'origine composite
| |
| (trust), les effets du monopole sont toujours les mômes et s'exercent
| |
| à l'égard des mêmes catégories d'intéressés. Ce sont, en première
| |
| ligne, les consommateurs; ce sont aussi les producteurs de matières
| |
| premières, les négociants en gros et les détaillants; ce sont enfin les
| |
| employés et ouvriers salariés~.
| |
| Pour le consommateur, il semble qu'il soit à la merci du monopoleur,
| |
| et qu'il doive subir des prix très supérieurs à. ceux qui résulteraient
| |
| de la concurrence. Tel n'est pas cependant l'avis de beaucoup
| |
| d'économistes, qui font valoir que le monopoleur, dominé par la
| |
| recherche du profit, n'a pas intérêt à hausser les prix outre mesure.
| |
| Abuser du monopole pour rançonner le consommateur, ce serait
| |
| t. La question a été soigneusement étudiée en Amérique. Report of the
| |
| I€nt~d~usMtrsia6l'aC~omComMists6io!Mn oCf<t:haune?dMUPnriitceeds,SptaatresJ,ent.k.Is,, ~pt'.M3'9CeMto/)s'.j,Eapn:n<é~ene<e0,p0.0;9t.eXt IsII.,,
| |
| .Rec:<c of Evidence, p. v et s., année 1001; t. XVIII, On M~ Cambi-
| |
| Mh'o~MM Europe, par Jenks, année 190!. Jenks, T'fM.s/sand !M~:M<t'a/ Comhinations,
| |
| Bulletin ofthe DepartmentofLabor, Washington, juillet i900.–Jenks,
| |
| 2'Afy!-M~Pioblem,New-York,MeOure, 1000,in-12. Collier, Theï'?-tM~.
| |
| 1M LES SYSTÈMES SOCIALISTES ET L'ÉVOLUTION ÉCONOMIQUE
| |
| susciter des compétit1e.urs, provoquer l1e recours à des succédanés tels
| |
| que l'alcool à la place du pétrole, et restreindre la consommation au
| |
| point de diminuer le bénéfice global. L'intérêt bien entendu d'un
| |
| trust est d'abaisser son prix jusqu'au point, variable suivant les produits,
| |
| où le débit correspond au plus grand benénce, point qui peut
| |
| être très bas pour des articles susceptibles de se répandre dans de
| |
| très larges couches de consommateurs.
| |
| Freins insuffisants réplique-ton d'autre part. Qu'est-ce que la
| |
| concurrence potentielle, vis-à-vis d'un trust tout-puissant qui alimente
| |
| a. peu près complètement le marché ? Pour le lui disputer, y
| |
| il faudrait engager des capitaux considérables dans une lutte dont
| |
| l'issue serait douteuse, mais dont le résultat immédiat le plus certain
| |
| serait l'improductivité totale des capitaux pendant toute la durée de
| |
| la concurrence, tant à cause de la surproduction inévitable que des
| |
| procédés extrêmes de la guerre commerciale. N'est-ce pas suffisant
| |
| pour décourager à l'avance toute compétition? Et si la concurrence
| |
| parvient néanmoins a s'établir, n'aboutira-t elle pas encore' une fois
| |
| au rachat ou à la fusion? Enfin, ajoute-t-on, si: la seule garantie
| |
| contre une hausse excessive se trouve dans l'intérêt bien entendu du
| |
| monopoleur, rien ne protège le public contre les manoeuvres financières
| |
| d'administrateurs audacieux qui se préoccupent peu des intérêts
| |
| permanents de l'entreprise, et ne songent qu'à profiter momentanément
| |
| du monopole en élevant les prix', pour donner un dividende
| |
| immédiat à un capital exagéré et pour amener une hausse temporaire
| |
| des titres dans un but de spéculation.
| |
| Mais la question ne peut ainsi se discuter in OE&s<racfo il faut
| |
| interroger les faits, tels. qu'ils ressortent de l'enquête entreprise par
| |
| la Commission industrielle des États-Unis, de celle que poursuit la
| |
| Commission allemande instituée en 1902~et d'autres études documentaires'.
| |
| Sur cette question des prix, trois conclusions résultent assez
| |
| nettement des enquêtes.
| |
| i° La formation d'une combinaison donne lieu- à un relèvement
| |
| immédiat des prix. La constatation, faite en Amêriqu&pour les trusts,
| |
| n'est pas moins sure pour les cartels européens. Le relèvement est
| |
| d'ailleurs justifié; il ne faut pas oublier, en effet, que toute combinaison
| |
| a pour origine un abaissement anormal des prix dû a l'excès
| |
| de la concurrence, qui ne laisse pas à l'industrie le juste profit dont
| |
| elle ne peut se passer.
| |
| 2° Les prix. des articles monopolisés pac tes trusts américains
| |
| 1. Voir AnnexeH, 3*,
| |
| LA CONCENTRATIONINDUSTRIELLE ET COMMERCIALE i89-
| |
| subissent des fluctuations fréquentes et considérables. Ce fait d'expérience
| |
| vient contredire les prévisions que l'on pouvait fonder sur I&
| |
| pouvoir régulateur d'une coalition investie d'un monopole. TI est
| |
| cependant établi d'une façon incontestable par l'enquête américaine.
| |
| C'est que les trusts les plus puissants n'ont jamais joui jusqu'à présent
| |
| d'un monopole continu. Lorsque surgit la concurrence, le trust
| |
| cherche à l'abattre en abaissant ses prix, parfois au-dessous du prix
| |
| de revient si la concurrence est simplement locale, il ne baisse les
| |
| prix que sur les points où porte l'attaque, sauf à récupérer la perteen
| |
| les élevant partout ailleurs'. En l'absence de concurrence, au contraire,
| |
| le trust tient le prix à un taux assez élevé pour recueillir seul,
| |
| à l'exclusion du publie, le bénéSce des économies qui résultent pour
| |
| lui de la production en grand et du monopole, D'ailleurs, ce taux ne
| |
| signifie pas toujours un prix plus élevé qu'avant la combinaison,
| |
| ni même une diSérence plus grande entre le prix du produit et celui.
| |
| de la matière première.
| |
| Quoi qu'il en soit, les fluctuations des prix prouvent suffisamment,
| |
| que le monopole ne s'est encore établi nulle part d'une façon permanente
| |
| et inattaquable, et que les trusts sont tenus à une modération
| |
| relative s'ils veulent le conserver. Jusqu'ici, toutes les fois qu'un
| |
| trust a voulu pousser trop loin ses avantages, il a provoqué des concurrences
| |
| qui lui ont été dommageables; les trusts du sel et del'ammoniaque
| |
| en Angleterre, le H7tMAy 7~'M~ aux Etats-Unis, ont
| |
| ainsi supporté la peine de leur avidité, et le trust américain du
| |
| sucre, qui contrôlait 90 p. '100 de la production en 1898, n'en contrôle
| |
| plus que 55 p. 100 en 1900 pour la même raison.
| |
| En Europe, il est rare que les syndicats industriels manient les.
| |
| prix avec autant d'audace qu'en Amérique. A part les exemples
| |
| déjà anciens qui viennent d'être cités, les trusts anglais paraissent
| |
| avoir usé modérément de leur pouvoir. La hausse de leurs produits,
| |
| en 1900 et 1901, est due pour la plus grande partie à celle des matières
| |
| premières, et les bénéfices qu'ils réalisent proviennent surtout des
| |
| économies de la concentration.
| |
| Quant aux cartels du continent, ils ont sans doute profité de leur
| |
| i. Sur 30 villes du Michig'anet de l'Ohio où les prix du pétrole ont été notés le
| |
| même jour, il y en avait t2 où la Standard Oil C° avait a subir une concurrence;
| |
| dans ces 13villes, le prix du gallon variait entre 4 3/4 et 6 t/2 cents, tandis que,
| |
| dans les autres, il variait entre T 3/4et 83/4 cents (Reporta/*</MfNf&M~M~ Co~tMMsion,
| |
| t. J, Testimony, p. 3t7). Même procède de la part de l'.4?7te!'i'eaS?tugar
| |
| ~e/tHMt~C",de la T~tono~ SaM C°, de r~?ne?':ea)tï'o&<tecoC", de la Royal BaAtttg'
| |
| Powder C'. (Hourwich, Tt'MS~and Prices, The Annals of the Amer. Academyof
| |
| political and social Science, novembre 1902).
| |
| 160 LES SYSTÈMES SOCIALISTES ET L'ÉVOLUTION ÉCONOMIQUE
| |
| situation pour élever les prix au-detssus du taux de concurrence,
| |
| autant que le permettaient les tarifs douaniers; le cartel allemand
| |
| du sucre, notamment, pendant les deux années 1900-1902, a
| |
| pu hausser de 33 p. 100 le prix du raffiné, tandis que le prix du
| |
| .sucre brut baissait de 36 p. 100 dans la seconde partie de cette
| |
| période; certains cartels du coke et de la fonte ont été l'objet de
| |
| plaintes justifiées au sujet des prix, de la qualité des livraisons et
| |
| des conditions léonines qu'ils imposaient à leurs clients. Toutefois,
| |
| il est équitable de reconnaître qu'en général la politique des cartels
| |
| .allemands a été tempérée, qu'elle a tendu à stabiliser les cours et à
| |
| régulariser la production pendant une période de grandes vicissitudes
| |
| industrielles, de manière à éviter les crises de prix et les
| |
| ,embauchages d'ouvriers suivis de renvois en masse; les cartels de la
| |
| houille ont assuré à leurs clients des prix relativement modérés
| |
| pendant la disette du charbon en 1900'; et si les prix de la houille,
| |
| du coke, de la fonte ou des demi-produits, établis par des contrats
| |
| .à long terme, sont devenus onéreux après la baisse des produits
| |
| demi-ouvrés et finis pour les usiniers qui ne possédaient pas de
| |
| mines et de hauts fourneaux, les cartels ont répondu que « le producteur
| |
| qui s'est abstenu d'exploiter la hausse avec autant d'âpreté
| |
| que ses concurrents n'est évidemment pas à même d'accompagner
| |
| la baisse aussi rapidement que ces derniers ». Un autre cartel, celui
| |
| de l'alcool, a maintenu une certaine fixité des prix pour l'alcool de
| |
| bouche, et il a largement abaissé ceux de l'alcool industriel avant 1904.
| |
| L'opinion publique en Europe est singulièrement plus ombrageuse
| |
| ,qu'en Amérique à l'égard des monopoles, et ne tolérerait pas certains
| |
| procédés pratiqués de l'autre côté de l'Atlantique 2.
| |
| 3" Les prix d'un grand nombre de produits monopolisés sont plus
| |
| élevés à l'intérieur qu'à l'exportation. Sur le marché intérieur, à
| |
| l'abri des barrières douanières, on fait payer des prix de monopole
| |
| .au consommateur ou à l'industrie nationale; mais en même temps,
| |
| pour entretenir une large production sans encombrer le marché, on
| |
| onIt.hDau'aspsréèdseM1.0A0rpn.hiûoOld,encotrnes1ei8l9le8redte19co0m0,tmanedrciseq, uleeslechsayrnbdoincsatbrhelfg/neasne-twaensgtplahiaslien,
| |
| pour les mêmes charbons, portait ses prix de 2 marks 1/2 a.3 marlis seutement
| |
| la hausse des charbons du syndicat aurait été de 25p. 100,d'aprèsM.Stumpf,
| |
| detpgué du syndicatde !a fonte.
| |
| 2. Muséesocial,Annales, L'enqziéteallemande sur les cartels, avril et mai 1903.
| |
| Report of the 7M~M&-MC/sMMt~Mnt,. XVH),p. 3a et 36. Souchon, Lesea;'<c~
| |
| de <"a~)':CMHMen!'eAllemagne,p. i6i et s. Rapport de M. von Mendeissohnsur
| |
| Lesccr~/s en Allemagne, Recueil consulaire de Betgique, i905, vot. i30, p. t9i à
| |
| 3M, Bruxelles, Weissenbruch. RaMovich, Le m<c/;f financier, f904 et 1903
| |
| .(Allemagne),GuHfaumin,gr. in-8.
| |
| LA CONCENTRATION INDUSTRIELLE ET COMMERCIALE i6i
| |
| _a -7 1- .1.t.1. 4r- 41~l- a. ~rs.w,n.
| |
| LESSYSTEMESSOCIALISTES. 1
| |
| vend le surplus en dehors des frontières à des prix inférieurs, parfois
| |
| même à perte, en se couvrant par des bonifications prélevées sur
| |
| les bénéuces de la vente à l'intérieur. On conquiert ainsi de nouveaux
| |
| marchés à l'étranger; mais on rend l'exportation impossible aux
| |
| industries nationales qui sont obligées de se servir du produit monopolisé.
| |
| Cette pratique est établie par les témoignages les plus nombreux
| |
| et les plus concordants; elle est courante dans les trusts américains,
| |
| comme dans les cartels allemands et autrichiens du sucre, de la
| |
| houille, du coke, de la fonte, etc. Les représentants des syndicats
| |
| cherchent à la justifier en disant que, s'ils n'opéraient pas ainsi, ils
| |
| seraient obligés de restreindre leur production et de lui donner une
| |
| allure plus irréguliëre, faute de débouchés suffisants; de là un
| |
| accroissement de frais, qui retomberait plus lourdement encore sur
| |
| le consommateur indigène 1. Les syndicats ne sont d'ailleurs pas les
| |
| seuls à user de ces procédés de discrimination; dans les industries
| |
| d'exportation fortement protégées, les entreprises individuelles y
| |
| recourent volontiers pour le sucre, ce sont les législations ellesmêmes
| |
| qui ont donné l'exemple par leurs primes d'exportation.
| |
| Le monopole des corporations industrielles est aussi pesant pour
| |
| les producteurs et vendeurs de matières premières que pour les consommateurs.
| |
| Un trust qui est l'unique acheteur d'un produit dicte
| |
| naturellement ses conditions. La Standard Oil Co a parfois offert aux
| |
| producteurs de pétrole brut des prix très élevés pour ruiner une
| |
| raffinerie concurrente; mais quand elle s'est trouvée affranchie de
| |
| toute concurrence, elle a bien souvent abaissé ses prix d'achat au
| |
| point de mettre en perte les exploitants des puits de productivité
| |
| moyenne; maîtresse des transports par ses ptpe-~HM, elle dispose à
| |
| son gré des puits qu'elle veut acheter. Dans les cartels du sucre,
| |
| chaque fabricant, après que les zones d'approvisionnement ont été
| |
| réparties par la convention, reste seul acheteur vis-à-vis des cultivateurs
| |
| do betteraves. Même pression des négociants syndiqués sur
| |
| les vignerons, des usiniers sur les pêcheurs de sardines, et ainsi de
| |
| suite. Il ne reste aux producteurs de matières que la ressource de se
| |
| syndiquer eux-mêmes pour soutenir leurs prix, s'ils sont conscients
| |
| de leurs intérêts et capables d'organisation.
| |
| Les négociants en gros et au détail subissent aussi la loi des synf.
| |
| Bfp<M'<of ~e ~K~M~M~Commission,t. XIII, p. xxv; d'après la déposition
| |
| de M. Schwab, président de l'U. S. Steel Co'~ora~M~.
| |
| i62 LES SYSTÈMES SOCIALISTES ET L'ÉVOLUTION ÉCONOMIQUE
| |
| dicats de producteurs. Les grandes combinaisons industrielles ont
| |
| souvent exercé une influence salutaire, en écartant du marché des
| |
| matières brutes les éléments de spéculation qui en faussaient les
| |
| cours. Elles ont aussi rendu de véritables services aux consommateurs
| |
| en posant une limite aux exigences des détaillants, dans le but
| |
| de parvenir au plus grand débit possible de leurs marchandises;
| |
| c'est ainsi qu'elles fixent elles-mêmes les prix auxquels les commerçants
| |
| sont autorisés à vendre leurs produits, et ne leur consentent
| |
| les réductions ordinaires que s'ils observent ces conditions. Lorsque
| |
| la marge est suffisante, le détaillant n'est pas lésé; bien au contraire,
| |
| il retire un grand avantage de la stabilité des prix du gros maintenue
| |
| par certains cartels. Mais il n'est pas rare non plus qu'un syndicat
| |
| pèse sur les maisons de détail par des primes, des menaces ou
| |
| des amendes, pour les engager à ne vendre que ses produits à l'exclusion
| |
| de ceux de ses concurrents.
| |
| Quant aux ouvriers, il ne semble pas qu'ils aient eu jusqu'ici à
| |
| souffrir gravement de ces nouvelles organisations industrielles.
| |
| Malgré la fermeture des établissements inférieurs, le nombre total
| |
| des emplois dans les industries monopolisées est loin d'avoir diminué
| |
| seuls, les employés supérieurs et les commis voyageurs ont été
| |
| sérieusement atteints. D'un autre côté, la régularité de la production
| |
| a donné plus de stabilité aux emplois, plus de continuité au travail,
| |
| notamment dans les houillères et l'industrie du fer en Allemagne et
| |
| en Autriche. Pour les salaires, ils sont devenus plus uniformes,
| |
| et ils ont suivi une hausse normale dans les industries favorisées
| |
| par les circonstances, comme la métallurgie; à cet égard, il n'y a
| |
| pas eu de différence sensible entre les trusts et les grandes entreprises
| |
| de constitution simple. Naturellement, c'est toujours dans les
| |
| grandes exploitations prospères que les ouvriers reçoivent les salaires
| |
| les plus élevés, et c'est là seulement qu'ils peuvent obtenir des pensions
| |
| de retraite
| |
| La concentration industrielle réalisée par les trusts facilite certainement
| |
| l'établissement de rapports réguliers entre les unions
| |
| ouvrières et les employeurs, par la pratique du contrat collectif et de
| |
| la conciliation en comités mixtes. Ainsi, dans les mines de houille de
| |
| Pittsburg, la compagnie formée par la fusion de 140 entreprises a
| |
| établi, d'accord avec l'Union générale des ouvriers mineurs amérii.
| |
| Report o/' the J'n~!M<t-M~ Commission, t. XIIf, p. xxxi; t. XVIII, p. H, 33,
| |
| 111, iG2. Jenks, y!'Ms<s and HMh~'M~ Combinations, But!, of the Dep. of Lab.,
| |
| juiUeH900,p.6TSets.
| |
| LA CONCENTRATION INDUSTRIELLE ET COMMERCIALE i63
| |
| cains, une échelle mobile des salaires avec un minimum; en Angleterre,
| |
| la Fra~/b~ ~ysrs' ~oem~tOM est représentée dans un comité
| |
| permanent de conciliation. Toutefois, cette concentration capitaliste
| |
| serait redoutable pour les ouvriers s'ils n'opéraient pas la concentration
| |
| de leur côté; on a vu des trusts échapper aux conséquences
| |
| de la grève dans certains de leurs établissements en transférant à
| |
| d'autres la production des usines arrêtées. La puissance capitaliste
| |
| d'un, trust est tellement supérieure à celle d'un grand nombre de
| |
| patrons accidentellement réunis pour la résistance, que l'union de
| |
| toutes les associations ouvrières dans la branche d'industrie monopolisée
| |
| devient une nécessité. Encore la force même d'une grande
| |
| fédération ouvrière vient-elle se briser contre celle d'un trust colossal.
| |
| Dans la grève de 1901 menée contre la grande Corporation de l'acier
| |
| par l'Union générale des ouvriers du fer et de l'acier (~ma~ma~
| |
| Association of ~OH, Steel and 7' [-I''o!-&~), l'association ouvrière
| |
| malgré ses 60 000 ou 80 000 grévistes, a échoué rapidement et perdu
| |
| des positions; le nombre des usines dans lesquelles elle était reconnue
| |
| et admise &discuter les conditions du travail a été réduit 1'
| |
| Le pouvoir des grands trusts touche donc plus ou moins toutes les
| |
| classes de la société. Il est d'autant plus inquiétant qu'il est plus
| |
| concentré. Bien que les actions d'une vaste corporation soient
| |
| répandues dans un grand nombre de mains, il n'en est pas moins
| |
| vrai que sa direction effective appartient tout entière à un très petit
| |
| nombre de gros actionnaires. Dans les conditions actuelles de l'organisation
| |
| des trusts, ce sont moins les industriels que les financiers
| |
| qui ont le contrôle de ces entreprises. Il y a plus; les principaux
| |
| actionnaires des grandes affaires industrielles organisées en trusts
| |
| ont aussi la haute main dans d'autres affaires importantes, houillères,
| |
| chemins de fer, navigation, banques, assurances. Les mêmes
| |
| hommes figurent dans de multiples conseils d'administration, de
| |
| sorte que, sous leur direction, les diverses entreprises se prêtent un
| |
| mutuel concours. Cette circonstance favorise singulièrement l'intégration,
| |
| qui n'est qu'un aspect particulier de la concentration; c'est
| |
| ainsi que les charbonnages et les entreprises de transport viennent
| |
| par leurs faveurs fortifier la position des trusts et assurer leur monopole.
| |
| Mais il en résulte aussi que la haute banque domine toute la
| |
| grande industrie et tout le système économique; par les appuis
| |
| qu'elle sait se créer dans la presse et dans les pouvoirs publics, elle
| |
| ent.1W90i1H, oMaguhsébeys,oLcaiaCl,oMrpoémraotiiornes~eftfdaocMcu-mtd'eenstJs?, Mfésv-.{178!s02e.t /a ~Mde sesoMc~'er
| |
| 164 LES SYSTEMES SOCIALISTES ET L'ÉVOLUTION ÉCONOMIQUE
| |
| parvient même à exercer son influence sur le système politique dans'
| |
| le sens de ses intérêts; en sorte que le capitalisme, à sa plus haute
| |
| expression, devient un régime dans lequel quelques milliardaires
| |
| commandent, par les trusts et autres organisations financières, un
| |
| capital huit ou dix fois plus considérable que le leur, et détiennent
| |
| une puissance économique qui semble jusqu'ici sans contrepoids'.
| |
| § IV. – La sphère du monopole.
| |
| En présence du développement si rapide des trusts et des cartels,
| |
| un problème général s'impose à notre attention.
| |
| On sait quelles sont les causes ordinaires des monopoles privés
| |
| causes naturelles, lorsque les sources de la production sont restreintes.
| |
| (sel, pétrole, houille, métaux, etc.), ou que le service à exploiter
| |
| nécessite une occupation de la voie publique (services d'eaux et de.
| |
| gaz, tramways, etc.); causes artificielles, lorsqu'un privilège est conféré
| |
| à un exploitant soit par l'autorité publique (brevet d'invention,.
| |
| marque de fabrique, concession privilégiée des voies ferrées), soit par
| |
| de grandes entreprises de transport ou d'emmagasinage. Mais ces,
| |
| causes strictement définies, d'une étendue relativement limitée,
| |
| sont elles les seules? Ne doit-on pas, au contraire, reconnaître
| |
| aujourd'hui une nouvelle cause de monopole privé, agissant avec.
| |
| une énergie croissante, dans la supériorité des grands capitaux, qui
| |
| écrasent par leur seule puissance les entreprises de moindre envergure
| |
| sur le terrain de la libre concurrence? Ne voyons-nous pas à.
| |
| notre époque, en dehors des monopoles naturels et artificiels, s'élever
| |
| des monopoles d'origine purement capitaliste qui naissent spontanément
| |
| de l'organisation économique des sociétés modernes? Et sL
| |
| le monopole peut s'établir par la seule force des capitaux, n'est-il
| |
| pas destiné à envahir progressivement tout le domaine économique,
| |
| comme une conséquence nécessaire du régime de la libre concurrence
| |
| ?
| |
| A cette question, la plus grave peut-être que soulève le capitalisme
| |
| grandissant, il semble difficile à l'heure actuelle d'apporter une.
| |
| réponse certaine appuyée sur l'observation; et les hommes qui l'ont
| |
| i. Aux États-Unis,cinq personnes(MM.J. RockefeUer,E. Harri man,P. Morgan,
| |
| W. Vanderbiit, G. Gouid), possédanten bloc une fortune évaluée à 4 milliards defrancs,
| |
| exercent un pouvoir de contrôlesur un capital de 4i milliards dans les
| |
| banques, tes chemins de fer et les entreprises industrielles, où la totalité du capital
| |
| engagé s'éteveaS.S milliards. (Rau'atovich,Trusts, cartels et ~ndtca~, p. H.3,note~
| |
| Cuittaumin, 1903,in-S".)
| |
| IjACONCENTRATrONINDUSTMELLE ET COMMERCIALE' 168
| |
| étudiée de plus près, à l'aide des matériatix fournis par'l'enquête de
| |
| la Commission. industrielle des États-Unis, comme M. Jenks, se
| |
| montrent assez réservés dans leurs conclusions, disant que l'expérience
| |
| des trusts contemporains est encore trop récente pour fournir
| |
| 'des éléments de certitude'.
| |
| En fait, il est difficile de citer aux États-Unis un trust important
| |
| .et durable, investi d'un réel monopole, qui ne le doive à quelque
| |
| cause naturelle ou artificielle limitation naturelle de la production,
| |
| brevet d'invention, tarifs de faveur ou ristournes des compagnies de
| |
| .chemins de fer, etc.
| |
| Toutefois, on a beaucoup abusé du régime protectionniste des
| |
| États-Unis pour soutenir que la floraison des trusts américains est
| |
| un phénomène purement local, qui serait impossible dans un régime
| |
| -de liberté commerciale. M. Havemeyer, président de I'AnMMc<M
| |
| .S'M~a!'Refining C°, est venu prêter à cette opinion l'appui de son
| |
| autorité, en déclarant devant la Commission industrielle que la protection
| |
| douanière est la mère de tous les trusts. M. Havemeyer n'a
| |
| donné de son affirmation qu'une justification insuffisante, et d'ailleurs
| |
| dangereuse pour ceux qui ont foi dans la libre concurrence,
| |
| lorsqu'il a dit que la protection active la concurrence intérieure, qui
| |
| se résout finalement en combinaisons. Mais on a fait observer en
| |
| sens contraire que, si la protection douanière permet incontestablement
| |
| à un trust, une fois qu'il est constitué et armé d'un monopole,
| |
| de mieux rançonner les consommateurs et de faire l'exportation à
| |
| prix réduits, elle n'explique pas la formation même de ce monopole
| |
| et la suppression de la concurrence intérieure. Loin de là,
| |
| les prix élevés qui résultent d'un tarif protecteur favorisent les
| |
| petites entreprises comme les grandes, et sont plus nécessaires encore
| |
| aux premières pour subsister qu'aux secondes pour se développer; la
| |
| suppression des barrières de douane, si elle devait mettre en échec
| |
| le monopolo d'un trust par l'introduction de la concurrence étrangère,
| |
| pourrait être favorable aux consommateurs, mais elle n'aurait
| |
| pas pour effet de ranimer la concurrence intérieure; des entreprises
| |
| de moindre importance échoueraient, là où le trust lui-même ne parviendrait
| |
| pas à maintenir ses positions. La protection douanière
| |
| peut être la nourrice des trusts, elle n'en est pas la mère.
| |
| Au reste, il n'est plus guère possible de s'en tenir à cette affirmat.
| |
| Jcn)t9,?'AeT!-M<F:'oS~Bn!,p.64.
| |
| 2. De Roasiers. Lesindustries MonopoH~Maux ~'<a~nM, Colin, 1898,iti-12.
| |
| Ely, AfottopoHea.?nd Trusts, chap. rv. New-York,MacmiUfm,1900,in-If!.
| |
| 166 LES SYSTÈMES SOCIALISTES ET L'ÉVOLUTION ÉCONOMIQUE
| |
| tion que les trusts doivent leur existence au protectionnisme, depuis
| |
| que nous sommes renseignés sur leur croissance en Angleterre. Et
| |
| les trusts anglais, qu'on le remarque bien, ne sont pas seulement de
| |
| grandes combinaisons d'entreprises fusionnées qui opérent en concurrence
| |
| avec d'autres entreprises; plusieurs d'entre eux contrôlent
| |
| 80 à 98 p. 100 de la production dans leur spécialité, et possèdent par
| |
| conséquent un véritable monopole sur le marché national, avec une
| |
| influence qui s'étend, pour quelques-uns, sur le marché universel.
| |
| C'est la maison Coats, alliée à l'~H~H~A ~K'tngr Cotton C° et à l'Amet'tcaK
| |
| y7u'ea~ C°; c'est encore la Fine Cotton ~pmMO's and Doublers'
| |
| ~MOC!'a<OH, la Calico ~rH!fe!'S'MOCM~OH, la British Cotton anct
| |
| ÏFoo/ Dyers'Association alliée à la j~'o~/bre~ .Ci/grs'~lMOCM~Mn,l'En-
| |
| ~H.!Al'c/ce~ at:~ Wool Z)t/~M'AMoc!a<MM,la yb?'M:re 7K~o, '~car~g~
| |
| NM~ Co~o!' /e)*s'MoeMt!OH, la société des n'all ~aper ~fanM/ac~
| |
| ~:H'e~ dans une moindre mesure, les ZM<M/:Oil aHO'Ca/:e ~i~s, etc.
| |
| Ces industries ne sont pas monopolisées par l'accaparement des
| |
| sources naturelles de la production; ce sont des filatures et nieteries,
| |
| des teintureries, des maisons d'impressions sur étoffe, des fabriques
| |
| de papiers peints, etc. Elles ont donc un monopole d'origine capitaliste,
| |
| attaché à la puissance de leurs capitaux et à la supériorité de
| |
| leur organisation.
| |
| Néanmoins, il serait téméraire de généraliser ces exemples, et de
| |
| conclure pour l'avenir au triomphe du monopole sur tout le champ
| |
| de la production. Que le monopole s'établisse par la seule force des
| |
| capitaux, en dehors de toute restriction naturelle et de tout privilège
| |
| artificiel, dans les entreprises de chemins de fer là où elles sont libres,
| |
| dans la navigation transatlantique, dans la grande industrie métallurgique,
| |
| dans la raffinerie du sucre et du pétrole, dans les grandes
| |
| industries chimiques, dans d'autres encore, rien de plus naturel et
| |
| de plus facilement explicable; il s'agit là d'industries nécessairement
| |
| concentrées, dans lesquelles les concurrents sont peu nombreux et
| |
| doivent être tôt ou tard amenés à l'unité. Mais que la même unité
| |
| doive se réaliser dans des branches d'industrie et de commerce où
| |
| l'outillage est simple, où l'exploitation peut être entreprise avec
| |
| de faibles capitaux, où les produits, parvenus au dernier degré de
| |
| fabrication, présentent une grande variété, où la gestion ne comporte
| |
| pas de règles communes applicables à de nombreux établissements,
| |
| mais doit varier suivant les conditions locales et les relations personnelles,
| |
| voilà qui est beaucoup plus douteux, j'ajoute même infii.
| |
| Report of <Ae~tdM~M~ Commission,t. XVI)!,p. 34 et 35.
| |
| LA CONCENTRATION INDUSTRIELLE ET COMMERCIALE 167
| |
| _i .t.i. t.. -1- _1~ _~1_ .1. niment peu probable; nous le verrons de façon plus précise à propos
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| de la petite industrie et du petit commerce. On oublie surtout, lorsqu'on
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| affirme pour l'avenir la généralisation du monopole, l'énorme
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| importance et la force de croissance des entreprises de dimension
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| moyenne, trop puissantes pour se laisser absorber, trop nombreuses
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| pour s'amalgamer.
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| Un économiste anglais, M. Hobson, a dit avec beaucoup d'à-propos
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| que partout où les canaux de la production et de la circulation sont
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| resserrés, il se trouve des monopoleurs qui lèvent des taxes sur le
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| public comme jadis les barons du Rhin~; encore faut-il, pour que le
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| péage puisse être prélevé, que la voie soit étroite.
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| Quoi qu'il en soit, on conviendra volontiers qu'un monopole à
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| base simplement capitaliste, là où il réussit à s'établir, reste néanmoins
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| beaucoup plus précaire et exposé à la concurrence qu'un
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| monopole fondé sur un accaparement des produits naturels ou sur
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| un privilège légal; il ne peut tourner à l'abus, par des prix poussés
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| sensiblement au delà du taux de concurrence, sans provoquer des
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| compétitions victorieuses et s'effondrer sous ses propres excès,
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| comme il arrive à la concurrence elle-même. Les faits observés
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| jusqu'à présent justifient suffisamment cette proposition
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| i. Hobson,7'A?~i'fo~M<o:of~Mo~e~'nCapitalism,p. H2, Londres, W. Scott, <SBt,
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| pet. in-8".
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| 2. Report of.the JMM<fM~Commission,t. XIH, p. xxi.
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